Action, Aventure, Drame

The Sword (1980)

Qiwu

Premier long-métrage de Patrick Tam Kar-Ming qui s’ancre dans la Nouvelle Vague hongkongaise, The Sword (1980) renouvelle le wu xia pian dans la forme, tout en questionnant dans le fond les valeurs martiales.

Mak-Jan (Adam Cheng Siu-Chow) est un jeune épéiste qui est à la recherche de Qian Shu (Tien Feng), un maître qui est précédé d’une grande réputation. Après dix ans d’entrainement, il désire l’affronter et s’imposer comme le meilleur combattant, et ainsi jouir de la célébrité qui va avec. Sur sa route, il croise le chemin de Ying Chih, une jeune femme poursuivit par un homme armé, ainsi que celle d’une ancienne camarade, Hsiao Yue (JoJo Chan Kei-Kei). Cette dernière est mariée à Lian Huan (Norman Chu Siu-Keung) qui désire mettre la main sur l’épée de Qian Shu…

The Sword, c’est peu comme si le wu xia pian chinois avait croisé le fer avec le chanbara japonais westernisé. Il s’y emploie des combats aériens nerveux orchestré par Tony Ching Siu-Ting, épaulé de Tang Tak-Cheung. Ces affrontements à la pointe de l’épée sont ancrés dans une mise en scène mélancolique et à l’esthétique travaillée, la photographie y étant également soignée. Et pour qui connait Patrick Tam, The Sword employait déjà ses codes stylistiques à venir : la révolution bleu-blanc-rouge selon l’auteur. Il y amorçait alors une intrigue théâtralisée sur une tragédie humaine absurde au milieu de décors immersifs. Il soulevait des questions sur l’honneur, l’accomplissement d’une quête ou bien plus globalement sur l’héroïsme. Le constat que Patrick Tam révèle est sans équivoque. Il y montre que la recherche de la gloire est illusoire et qu’il n’existe rien de plus vain. Une prise de conscience tardive qu’aura notre héros qui rêvait jusqu’alors de prestige. Dès lors, son destin se veut pessimiste, plus encore lorsqu’il voit qu’il a délaissé un amour partagé à sa volonté d’être le meilleur épéiste. La résultante n’est que consternation, et la vanité d’être le meilleur des combattants s’est fait sur les corps sans vie qui jonchent son parcours. Exit la romance et d’une vie à deux qui aurait pu être possible. Il se retrouvera ainsi seul face à ses démons et avec le sentiment d’un grand gâchis.

The Sword est baignée d’une lenteur ponctuée de soubresauts martiaux violents et sanglants. Le thème musical employé renforce le désenchantement d’une œuvre incroyablement enivrante.

the sword_peloche

Fiche du film.

Par défaut

4 réflexions sur “The Sword (1980)

Laisser un commentaire