Interprétation illitchienne pour délire dillingerien.
Politiquement, Love Massacre (1981) de Patrick Tam Kar-Ming pourrait être une œuvre de cinéma purement républicaine sous fond de révolution. Je parle de cette République issue de la Révolution française. Ce sont trois couleurs qui interpellent et que l’on retrouve tout au long de ce film signé par Patrick Tam : Le bleu, le blanc et le rouge. Lorsqu’on connait les influences du cinéma français sur le cinéaste hongkongais, on peut librement extrapoler ces faits et penser au drapeau tricolore si emblématique. Patrick Tam nous offre à travers ce long-métrage une lettre d’amour à l’Hexagone. Il rend hommage à cette révolution qui mis à bas l’Ancien Régime. Les dualités du triangle amoureux dans Love Massacre font écho à l’Histoire de France. On pourra ainsi y voir le rouge de la Révolution qui gravira ces montagnes de sable, comme obstacle surmonté en tout début de métrage, comme pour caresser au plus près ce ciel bleu républicain. De ce huit clos dans l’appartement aux murs blancs à cette libération par les hauteurs de l’immeuble (le toit, toujours plus proche du ciel bleu), le blanc de la Monarchie sera constamment menacé par le rouge de la Révolution, née en son sein (le blanc qui deviendra petit à petit rouge) et qu’englobe le bleu de la République (voir la façon que Tam s’amuse à reproduire le drapeau tricolore français à plusieurs reprises). La Monarchie saigne, saignée par une Révolution qui l’éclabousse et fera de sa couleur blanche tacheté de rouge, la couleur du linceul qui l’enterrera. Vive la République selon Patrick Tam !
Oh, je sais ce que vous vous dites en lisant ces quelques lignes. Le proprio a perdu la boule. Et c’est sans doute vrai. Et parce que c’est vrai, je vous invite à lire mon AVIS sur MIA.
(à la suite, la peloche du film ainsi que des captures à tendance SPOILER)
Merci à naruse (DVD)
Mise en image ci-dessous de l’interprétation illitchienne pour délire dillingerien.
Le long chemin de la Révolution pour atteindre la République…
Capture 1 : la Révolution approche la Monarchie sur ses gardes.
Capture 2 : La République tente de se faire accepter auprès de la Monarchie. Le « You don’t want to see me ? » parait comme une évidence des évènements à venir. La Monarchie se leurre et poursuit dans son obstination.
Capture 3 : La Révolution, non loin observe une Monarchie qui s’obstine. Elle passera bientôt à l’action.
Capture 1 : « like another world » ou comment la République envisage l’après Monarchie.
Capture 2 : Révolution et République regardant le nouvel horizon qui s’ouvre à eux.
Capture 3 : La Révolution et la République pactisent pour des lendemains meilleurs.
Capture 4 : La Révolution est en marche.
Capture 5 : La Révolution et la République pactisent.
La Révolution de bleu vêtue est bel(le) et bien républicaine.
Capture 1 : Révolution et République, une même force.
Capture 2 : La Révolution a infiltré le palais monarchique.
Capture 3 : La République entoure la Révolution.
Capture 4 : La République réalise son emprise sur les sujets autrefois monarchiques.
Capture 5 : République et Révolution s’imposent petit à petit…
Capture 1 : Bleu Blanc Rouge
Capture 2 : Conflit interne au sein même de la Révolution.
Capture 3 : La République n’est pas encore née…
Capture 4 : En avant la République…
Capture 1 : Le doute s’instaure au sein même de la Révolution.
Capture 2 : Le sang doit encore couler pour fonder les bases républicaines.
Capture 3 : La République pleure ses morts.
Capture 4 : « Help me » ou comment les dernières résistances au sein même de la Révolution prennent conscience de l’inéluctable et demandent à ce qu’on les aide à mourir. Mourir pour qu’enfin la République soit.
Capture 5 : La Monarchie est morte…
Capture 6 : … Vive la Révolution !
Capture 7 : Et la République naquit, dans la peine et les souffrances.
EDIT : La cap’ d’epikt. Le feu de la Révolution brûle sur fond de République alors que la Monarchie, prise en étau fuit face à l’inéductable…
ah les fameuses bouées rouges dont parlait epikt! mine de rien les couleurs sont vachement ternes sur les captures par rapport à la projo! (et ça change pas mal de chose). Ca me rappelle que draven disait que la vhs non-sous titré n’avait pas les meme couleurs (et n’était pas censurée) .. j’y comprend rien (etalonage different : http://www.youtube.com/watch?v=lS0nztHoACw … à moins que le mec ait boosté à mort son contraste, ça sature bien sur l’ecran titre)
ah le debut de la video est sous titréé, mais la suite … va comprendre charles ..
dont si j’ai bien suivi Patrick Tam a fait une relecture de Marat/Charlotte Corday? 🙂 J’imagine la tronche à Diana en voyant ta théorie!
La capture de la bouée ne pouvait y échapper ! 😉 Vrai sinon qu’elles sont bien terne les couleurs. J’ai vraiment découvert la chose en réalisant les captures. Je mettais refusé de voir le film lorsque je l’ai vu programmé dans la rétro Paris Cinéma. Après pour être franc, je m’y perd un peu entre les versions existantes censurées, pas censurées (je me souviens surtout du comparatif couleur « The System »). Par contre, lorsque tu vois les captures d’eric draven sur la V1 d’Hkmania, y a pas photo. Les couleurs pètent. Du coup, ma théorie du film HK le plus républicain a moins de tronche !
Sinon, oui on peut dire d’une certaine façon que c’est une relecture de Marat/Charlotte Corday par Tam. Quant à Diana, je ne pense pas qu’elle ait daigné y jeter encore un œil… 😉
T’as mis la bouée, mais t’as loupé les arbres rouges sur fond de façade bleue. D’ailleurs je me demande si Brigitte Lin qui est au milieu n’est pas en robe blanche sur ce plan ^^
Sinon, t’as claqué un câble.
Les arbres rouges sur fond de façade bleue… ? Je ne vois pas du tout. En même temps avec cette couleur délavée, pas sûr que je capte la chose.
au point ou, j’en suis …
hkmdb le liste comme un film .. taiwanais!
le producteur est patrick long (sa seule production d’ailleurs), petite précision d’importance pour le cinephile historien 🙂
Tu as tout à fait raison ! Il est effectivement bien listé comme taïwanais sur hkmdb. Cette histoire de « nationalité » m’a d’ailleurs bien pris la tête lorsque j’écrivais le billet pour Made in Asie. A quel sein/saint se vouer… ? Je me fis surtout à hkmdb en temps normal mais lorsque tu regardes l’origine du film chez eric draven par exemple, c’est HK/USA/Taïwan. J’ai également vu d’autres sites le vendre comme taïwanais tout en mettant en avant le fait que le cast’ était taïwanais ! Grosse erreur. A part Brigitte Lin, personne d’autre ne semble être du pays à Edward Yang. D’un autre côté, je l’ai vu affiché comme purement HK, à l’image même du Festival Paris Cinéma qui te le vend comme tel. Sauf qu’on est en droit de se poser effectivement la question. Je laisse le bénéfice du doute au Festival tout en ayant de grosse réserve à ce sujet. Ça devait bien les arranger puisque leur pays à l’honneur était HK et non Taïwan. Du coup… qui croire Martin ? Patrick Long, il est de Formose ?
C’est clair qu’on retrouve bcp plus les couleurs de la projo sur les caps de hkmania, la couleur rouge de la voiture est un bon referent. (pour les eventuels cuts, je suis paumé, la version vhs semble identique) ..
Pour les arbres, ça doit être @58’40: http://www.tudou.com/programs/view/520vH0oSFSo/ .. mais ils sont pas rouges (?!)
Y a pas de uncut sur ce film, j’en suis quasiment persuadé. C’est la même version pour tous. Y a eu des coupes, c’est indéniables mais aucune copie n’a été gardé avec les meurtres qui vont jusqu’au bout de ce que l’on veut bien nous montrer. J’ai cherché ici et là l’info’… la seule chose qui change c’est le format et de ce fait les couleurs.
J’en ferai une capture plus tard mais de mon côté, ils sont rouges. Enfin, le film que j’ai sous le coude, pas été voir ton lien pour le moment. Je l’y mettrai sans doute demain. Va savoir si c’est pas un éclairage qui joue de cet effet là…
Martin vient de me poser la question,
en fait j’ai vu 2 versions:
1- la version vhs (t’as les photos sur hkmania) qui a les couleurs originales du films et ou l’on voit les meurtres sanglants a la fin du films.
2- la version que l’on trouve sur internet (les photos du hk videoclub) qui n’a pas les bonnes couleurs (en fait on dirait qu’il n’y a plus de couleur du tout, un comble pour un film ou la couleur est si importante!!!) et ou le film est coupé juste avant les meurtres (des coupes un peu seches et visibles d’ailleurs). j’avoue que je ne sais pas d’ou sort cette version, mais l’avantage c’est qu’elle a des st, ce que la vhs n’a pas (a part le pregenerique qui est st).
peut etre que cette version est tirée du ld, c’est à confirmer.
je ne sais pas quelle version est passé a Paris…
Merci d’apporter ta lumière eric d, on y voit plus clair.
1/je pensais qu’il n’y avait que la vhs qui offrait une photo digne de ce nom mais je ne pensais pas du tout que les meurtres étaient livrés tel quel ! C’est bon à savoir.
2/on est d’accord lorsqu’on voit la version présente ici avec sa non-photographie qui ne rend franchement pas honneur au film de Tam. Version qui serait apparemment tirée d’un DVD, ce qui me laisse pantois. Version DVD pompée sur LD et perte de couleur d’une copie à l’autre… ?
La version qui fût projetée à Paris Cinéma avait une photo proche de la vhs. Les sous-titres étaient bien là mais par contre les meurtres étaient « cut ». Je me souviens de l’un d’eux notamment où l’une des colloc’ allait se faire égorger par derrière, tu vois que le couteau commence à la saigner et bam ! Coupure !
Bref, merci pour les précisions.
ouais, tu as ce cut là, et un autre bien visible lorsqu’on le voit manger des belles fraises rouges sur le lit. Ca reste quand même assez sanglant dans l’ensemble.
Aussi bancal soit-il, y a matière à discuter sur celui-là! ^^
Et je confirme, tu t’es vraiment craqué là! 😉
Matière à délirer surtout ! 😉 Faut dire que Tam l’a enfanté d’une drôle de manière. Pression du producteur, il ne parvient pas à imposer la patte qu’il voudrait insuffler à la chose, y a les influences, le slasher et tu te retrouves effectivement avec un film bancal.
Pour le clin d’œil, j’ai réalisé un EDIT, on y retrouve donc la photo commentée par epikt ! Effectivement, il y a bien des arbres rouges Martin… ^^
ils sont noirs tes arbres là! :p mais bon, je crois volontiers qu’ils étaient rouges au festoche Je voulais me rematter le film, mais vu le desastre de la copie vhs .. je vais rester sur mon souvenir de la projo ..