Drame

Hong Kong, Hong Kong (1983)

The Immigrant

Quatrième film de Clifford Choi Gai-Gwong (co-scénariste avec Hui Mak) s’inscrivant dans la Nouvelle Vague HK, Hong Kong, Hong Kong (1983) est un drame mettant en scène le destin d’immigrés illégaux.

Débarquée depuis peu de Chine continentale, Sin Sun (Cherie Chung Cho-Hung), une immigrante illégale tente de survivre tant bien que mal. Elle vit avec d’autres immigrés dans des baraques en tôle. Contre leur hospitalité et un peu de nourriture, elle vend son corps. Lasse de cette vie sans échappatoire, elle est mise en relation avec un vieil homme (Kwan Hoi-San) contre rémunération. Elle fait également la connaissance d’un étranger d’origine sino-thaïlandaise, Yuen Sang (Alex Man Chi-Leung). Ce dernier, pour s’en sortir se lance dans les combats de boxe libre, et dont un tournoi lui permettrait de partir pour les États-Unis…

S’ouvrant et se refermant sur une vue aérienne de Hong Kong (dont une plongée vers les immeubles vétustes au départ et une caméra reculant sur la fin), Hong Kong, Hong Kong est une invitation de Clifford Choi. Ce dernier nous invite à une parenthèse qu’il ouvre et referme. Une parenthèse qui, dans la grouillante Hong Kong s’arrête sur une poignée de personnages. Quelques existences parmi d’autres qui gravitent dans un Hong Kong que l’on a peu l’occasion de voir. Ici, nous sommes dans les bas-fonds, les bidonvilles où la pauvreté est rampante. Dans ces conditions de vie précaire, nous découvrons le personnage interprété par Cherie Chung, une immigrante illégale qui ne souhaite qu’une chose : pouvoir vivre sa vie. La déconvenue est telle que l’eldorado HK n’est qu’un leurre qui détruit les rêves. Entre réalisme et une certaine dose de sensationnalisme (voir les confrontations en boxe libre), Clifford Choi laisse peu d’échappatoire à ses personnages. Il ne le laisse entrevoir que peu d’espoir. Un espoir vite annihilé. On l’aura compris, Hong Kong, Hong Kong traite des désillusions sans commune mesure.

A travers une conscience sociale qu’il opère en image, Clifford Choi fait de Hong Kong, Hong Kong un drame avec romance, évitant la caricature du mainlander de cinéma. On sent une certaine patte issue de la TVB. Taper dans le vrai. Offrir des situations quasi-documentaires. L’auteur inscrit alors son récit dans un triangle amoureux où l’argent achète l’amour et le confort. L’argent se perd et se gagne dans les paris illégaux. La crasse noie ses personnages dans la prostitution. La survie prime et un amour «  vrai » semble l’unique rayon de soleil dans un ciel entaché d’obscurité. Ici, la femme est un objet qu’on use à sa guise, argent ou pas. Objet sexuel, objet pour procréer, le tableau dépeint par Clifford Choi est sombre, aussi sombre que le futur incertain qui se profile pour ses deux personnages principaux. Un avenir comme point d’interrogation. C’est ce à quoi le spectateur assiste en toute fin de pellicule. Un spectateur qui aura compris, à la fermeture de cette parenthèse que les vies humaines sont friables.

Second film de Clifford Choi sous l’égide de la Shaw Brothers, Hong Kong, Hong Kong est un film qui dénonce l’exploitation des classes d’en bas (vendre son corps, sa force de travail). Une peinture au vitriol sur la misère qui contamine et détruit toutes aspirations.

hong-kong-hong-kong_peloche

Fiche du film.

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