Drame, Triade

Unreal Dream (1982)

Illegals

Unreal Dream (1982) est un film à caractère social qui traite des clandestins de Chine continentale débarquant à Hong Kong. Son co-producteur, scénariste et réalisateur Patrick Kong Yeung y montre notamment l’envers du décor de la traite des êtres humains, en visant ces trafiquants qui profitent des immigrés illégaux.

Liang, Ai Lian (Lily Chan Lee-Lee), Lee Tai Keung (Ng Yuen-Jun) et Lo Wai Ying fuient la Chine pour Hong Kong. Le passage de frontière ne se fait pas sans heurt. Liang perd la vie et Ai Lian se blesse. Une fois la frontière passée, ils sont pris en charge par des trafiquants qui leur réclament de l’argent. L’homme à la tête de cette bande organisée est Bulldog Kau (Philip Ko Fei). Il est notamment épaulé par son frère d’arme (Michael Chan Wai-Man). Abusé par Bulldog Kau, Ai Lian parvient à être libéré après que sa tante ait payé la somme due aux malfrats. Ai Lian travaille alors pour elle dans un night-club. Lee Tai Keung parvient à s’enfuir. Il retrouve deux autres clandestins : Dummy Lee (Addy Sung Gam-Loi) et Tai Siu Hung (Lai Kim-Hung) qui vivent de vols à main armée. Quant à Lo Wai Ying, elle est toujours maintenue prisonnière, objet du désir de Kwok Choi (Hon Gwok-Choi), une petite frappe…

Unreal Dream dépeint plusieurs facettes sur le devenir des immigrés illégaux, surnommés « fish » par leurs trafiquants une fois arrivés à Hong Kong. Ces différents destins font échos au titre du film. Nous sommes bien loin d’un rêve à la hongkongaise, mais plutôt d’un cauchemar qui trouve souvent comme point final une mort brutale. Un tableau sombre donc pour une poignée d’individus qui ont déjà soufferts pour arriver où ils sont. Les femmes deviennent des prostitués, les hommes des criminels en puissance. Mais pas que ! Tout au long du film nos protagonistes croisent le chemin d’anciens clandestins qui ont un travail honnête, certes souvent ingrat mais ils sont intégrés à la société. Patrick Kong Yeung semble dire en filigrane qu’il existe un infime espoir de s’en sortir, aussi dur qu’il soit à atteindre. Quant à la traite, l’auteur livre un tableau peu reluisant des hongkongais. Certains d’entre eux, à la frontière vont jusqu’à entretenir des relations avec les trafiquants en touchant des commissions. Un véritable bizness qui s’organise autour de ces clandestins, dont les femmes, pour certaines d’entre elles sont abusées sexuellement.

Cinématographiquement, Unreal Dream se défend. La mise en scène est correcte, propice à développer son récit. Par contre, le scénario sur lequel elle table tombe dans des facilités souvent grossières. Il faut les voir ces coïncidences plutôt commodes qui permettent à des personnages perdus de vue de se retrouver au coin d’une rue ou dans un hôtel. A croire que Hong Kong est un petit patelin de campagne. Si cela interpelle, ça n’empêche pas de suivre les aventures de nos protagonistes qui devront jouer des coudes pour survivre. Que ce soit le personnage d’Ai Lian qui se bat comme un homme à Lee Tai Keung plongeant dans la criminalité. D’ailleurs, on peut souligner que le casting offre des prestations qui apportent un plus à ces histoires dramatiques qui se jouent parfois en mode comiques. Quant au final, il se joue en deux temps, dans deux espaces différents. L’un opposant Michael Chan à une partie de nos protagonistes et Philip Ko à d’autres. On assistera pour l’occasion à une fin hallucinante dans le « WTF ?! » qui rendra une partie des spectateurs hallucinés. Vous saviez-vous que lorsqu’on a la rage on se transforme en dévoreur de chair ? Non ? Alors regardez…

Unreal Dream est un drame social qui flirte avec le film de gangsters. Une œuvre qui manque tout de même de consistance pour prétendre à être majeur, dans cette façon d’exposer le sujet de la traite des immigrés illégaux, et de leur devenir dans l’ancienne enclave britannique.

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Fiche du film.

Merci à Supavince

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3 réflexions sur “Unreal Dream (1982)

  1. Roh mais si tu résumes la chose aux combats, c’est foutu ! 😉 La seule chose à retenir d’un film comme celui-ci, c’est le contexte (pas le film le plus marquant en la matière non plus, c’est clair). Le reste, c’est accessoire. Après le final, c’est celui attrait à l’exploit’ et là, du coup tu causes sans doute de ce combat avec Michael Chan, Addy Sung et l’autre gus. Une ponctuation franchement pas mal. On se rejoint là-dessus.

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