Cops’n Robbers
Film policier de Chung Gwok-Yan agrémenté de scène d’action à intervalle régulier, Hired Guns (1981) nous plonge au sein d’une équipe de policier qui combat le crime. On y retrouve à sa tête l’inspecteur Goony (Addy Sung Gam-Loi alias Dai Sai Aan) qui dédie sa vie à son métier au dépend de sa famille. Il a une femme au caractère bien trempée qui joue à longueur de journée au mahjong ainsi que plusieurs enfants. Parallèlement, deux hommes qui viennent de Hollande atterrissent à Hong Kong. Ils ont pour objectif le braquage d’un bureau de paris. Deux complices les réceptionnent en les aidant à trouver des armes à feu…
Au-delà de l’éternel film qui s’amuse à rejouer sur grand écran le jeu du gendarme et du voleur, Hired Guns apporte une identité propre. Si le film n’échappe pas à quelques défauts qui pourraient rendre l’ensemble bancal, il s’en dégage une force qui nous immerge. Sur un scénario qui fait parfois défaut notamment à préserver le rythme de l’intrigue, il y gagne une proximité et une intimité avec son personnage principal et ce lors des scènes familiales. On y gagne très vite un capital sympathie pour Goony. Ce personnage qui est interprété avec justesse par Dai Sai Aan, l’habitué des films de kung-fu des années 70 parvient à conférer une certaine aura au spectateur. D’emblée, nous sommes voués à sa cause au milieu des fusillades et autres courses-poursuites correctement misent en scène. Chung Gwok-Yan s’emploie à livrer une réalisation honnête aussi bien dans l’action que les moments plus intimes. Le casting tient la route et propose des prestations tenant la route. On n’échappe pas à quelques élans catalogués de « surjeux » mais ils n’entachent en rien au sérieux de l’histoire qui nous est contée. Autre que l’acteur Addy Sung, notons le rôle de tueur impassible tenu par Phillip Ko Fei (Two On the Road, 1980) qui se cache derrière ses lunettes de soleil. Glaçant.
Hired Guns en plus de maintenir un suspense prenant est parsemé de scène d’une violence inouïe. Si l’on en voit peu dans le côté sanguinolent ou gore, elles parviennent tout de même à glacer le sang. Ces éclats ponctuels frappent et révèlent le point de non-retour meurtrier dans lequel se trouvent les malfrats. S’ils affichent un visage humain en apparence, ils adoptent un instinct de survie sans pitié. Des animaux évoluant avec intelligence et avec une rage peu commune (voir la scène du train entre le lancé de bébé et le fait de viser avec son arme à feu le gamin tentant de s’échapper !). Ils montrent alors combien le métier de policier est difficile. Pourtant, ils ne justifient en rien l’action policière et le contrepoids qu’elle représente. Le Hong Kong décrit n’a rien de manichéen. On évolue dans une zone grise qui nous montre des policiers prêt à tout, surtout prêt à survivre à leur mission quotidienne. S’il semble exister une internationale du crime avec les deux malfrats hollandais qui est dirigé par des membres de triade en prison, on s’arrêtera avant tout sur le climax final. Un climax d’une noirceur quasi-insoutenable où la vengeance d’un malfrat se transforme en un moment de perversité extrême. Un moment qui se veut également touchant puisqu’on partage alors le désespoir et la tristesse de Goony.
Parfois léger et dur comme la vie, Hired Guns est d’une efficacité à toute épreuve. Il parvient à nous tenir en haleine du début à la fin, en offrant un spectacle à la tension dramatique maîtrisée. On oubliera ses quelques défauts pour ce qu’il a à nous offrir : un film policier de qualité.
Merci à Sammo55 (DVD)
Le sixième screenshot est assez énorme. M’est avis que ce Dai Sai Aan aurait dû demander deux-trois conseils à ce type :

Un p’tit problème de cheveux aussi on dirait. Il m’a fait penser à P.P.D.A. à la fin des 80’s, BWAHAHAHA!
On a tous beaucoup à apprendre de Dirty Harry ! 😉
Addy Sung surnommé « Big Little Eye » est une tronche comme on en voit plus de nos jours. Pas sûr qu’on vienne à revoir un type comme lui tenir un premier rôle comme celui de « Hired Guns ». Un souci de faciès et capillaire… ils ont cassé le moule. 🙂
Le coup du camion, parfait pour calmer les gamins pas sages 🙂
Le coup du camion toujours, parfait pour calmer les femmes acariâtres ! ^^