Shanghai Blues (1984)

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Produit et réalisé par Tsui Hark, Shanghai Blues (1984) était le premier long-métrage de son auteur sous l’égide de la toute nouvelle compagnie de production, la sienne : la Film Workshop.

1937. Shanghai. Durant un bombardement japonais, un musicien (Kenny Bee) et une chanteuse (Sylvia Chang Ai-Chia) se rencontrent alors qu’ils s’abritent sous un pont. Sans se voir, ils se promettent de se retrouver. Dix plus tard, ils se croisent mais ne se reconnaissent pas…

Avec Shanghai Blues, Tsui Hark posait les bases d’un style qu’il s’était forgé durant ses films précédents. Mais ici, la dynamique qu’il impulsait était tout autre puisque le but affiché était d’imposer une norme cinématographique (mise en scène, montage). A travers cette comédie romantique qui rend hommage aux comédies musicales (mais aussi et surtout aux artistes), l’auteur développe des caractéristiques qui font son cinéma, une patte reconnaissable. Ici, Tsui Hark s’amuse en développant un récit au rythme dense qui fourmille d’idées. Il mélange cacophonie folle et moments poétiques, d’où ils se dégagent une émotion certaine. Avec Tsui Hark, nous savons qu’il saura nous transbahutés de situations burlesques à celles dont il tire les ficelles dramatiques. Véritable fresque historique au travers de destinés humaines, Shanghai Blues est d’une richesse visuelle se payant même le luxe de traiter du social en filigrane.

Film d’époque qui parvient à nous plonger dans cette ville d’antan, même avec ses moyens plus que limités, Shanghai Blues offre un joli spectacle admirablement cadencé (aussi bien au niveau du montage que de la musique) et exagérément interprété. Il s’en dégage un charme des plus appréciables.

Fiche du film.