Time travel
Avec Dans la nuit des temps (1995), Tsui Hark officiait à nouveau dans une romance à la sauce Film Workshop. Il nous livrait un film fourre-tout dément et cadencé.
Au cours d’un braquage, Kong Gai Wai (Nicky Wu Chi-Lung) est tué. Son esprit, prisonnier du courant électrique se manifeste auprès de Hung Yan Yan (Charlie Yeung Choi-Nei). Avec son aide, il décide de remonter le temps afin d’empêcher son homicide…
Film moyen qui n’en garde pas moins une magie propre au talent de son auteur, Dans la nuit des temps est une aventure amoureuse originale pleine d’émotion, véritable melting-pot des genres. Comme il en est coutumier, Tsui Hark expérimente, dans le fond comme dans la forme. Il tente, se loupe. Il s’essaie, magnifie son propos. L’ensemble est quelque peu bancal, c’est un fait. On parvient tout de même à s’attacher aux deux personnages principaux (le même couple à l’écran que Tsui Hark réunissait un an auparavant dans The Lovers) au milieu de cet humour, le plus souvent burlesque et par moment poussif. Le cinéaste ne parviendra pas à enlever les défauts (effets spéciaux,…) dont son œuvre est sujette. Il parvient tout de même à en dégager une force, notamment grâce à un scénario qui livre un récit qui se tient et truffé d’idées (qui ne sont pas toujours du meilleur effet). On soulignera également sa mise en scène inspirée et agitée ainsi que le rythme soutenu. On se laissera porter par son dynamitage chronologique tant on ne s’ennuie pas.
Dans la nuit des temps est une romance mélodramatique fantastique singulière. Indubitablement, elle porte la marque de Tsui Hark. Pas l’une de ses meilleures œuvres de cinéma mais une œuvre qui se savoure.