Action, Drame, Policier

Justice Sans Sommation (1990)

A family of cops

Justice Sans Sommation (1990) de Corey Yuen Kwai, plus connu sous son titre anglais She Shoots Straight est un film policier dans la grande tradition des Girls With Guns.

Mina Kao (Joyce Godenzi) est un inspecteur de la police casse-cou qui se marie avec un collègue, Huang Tsung-Pao (Tony Leung Ka-Fai). Ce dernier est l’unique homme de sa famille, entouré de quatre sœurs également policières. Mina a quelques difficultés à se faire accepter de ses belles-sœurs, d’autant plus que tout ce petit monde travaille dans la même brigade. Tandis qu’elles travaillent en undercover dans un night-club, un gang composé de vietnamiens braque l’établissement. Une partie des malfrats parviennent à prendre la fuite et fomentent une vengeance…

She Shoots Straight est ce qui se rapproche le mieux de ce que devrait être le Girls With Guns. On y découvre des femmes fortes qui ont du répondant. Arme au poing, elles visent juste. Dans la tatane, elles ont des dextérités physiques indéniables. Mais au lieu d’être de simple clone masculin au féminin, il se dégage ici une dimension dramaturgique. Dimension qui révèle leur part féminine et donc humaine. Dans les productions GwG, nous avons souvent le sentiment d’être face à des individus déshumanisés. Ici, Corey Yuen nous livre un visage rarement porté à l’écran. Ces femmes aussi fortes qu’elles soient pour rivaliser avec la gente masculine ont des émotions. Et le fait qu’elles soient plus humaines offre un rapprochement des sentiments avec le public qui est capable alors de se projeter.

Sans ça, dans l’ensemble She Shoots Straight table sur des pointes humoristiques vite rattrapées par un ton sérieux qui s’impose. Et c’est peu dire. Le drame qui se joue est dynamité par un gang dont le personnage campé par l’acteur Yuen Wah est à la tête. Il vient de s’évader de prison et ne tarde pas, avec ses acolytes à faire couler le sang. La séquence qui le voit passer par une fenêtre et nettoyer une ruelle avec son fusil d’assaut fait froid dans le dos. Dans le royaume de la dégueulasserie sans borne, nous avons ici un client sérieux pour le trône. Une folie nihiliste qui trouvera un point d’orgue lors d’une scène de vengeance, celle de la forêt, infestée de pièges. Un Piège qui se referme sur nos policiers qui n’en sortiront pas indemne. Scène qui rappelle étrangement un jeu de plateforme meurtrier. Glaçant. Et que dire de l’acte infâme lors de l’enterrement ?

A partir de là, She Shoots Straight déroule. Scénario simple mais efficace. Néanmoins, Corey Yuen est un peu léger à la réalisation. Mais il sait répondre présent dans les scènes d’actions saisissantes. Fusillades, combats, cascades, poursuites et j’en passe participent à un polar spectaculaire, ponctué par une très bonne séquence finale (machettes, entrée en scène de Sammo Hung Kam-Bo, duels, chutes,…).

A noter que le film est également connu sous le titre alternatif Lethal Lady.

Une spéciale pour Carina Lau Ka-Ling et ses deux machettes. Elle le vaut bien.

she shoots straight_peloche

Fiche du film.

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