Paradis terrestre
Connu sous les titres anglais Burning Paradise et The Rape of the Red Temple, cette production Tsui Hark Le Temple du Lotus Rouge (1994) est mise en scène par Ringo Lam Ling-Tung.
Les mandchous ont détruit le temple Shaolin tout en massacrant les moines. Certains d’entre eux sont parvenus à s’enfuir pour mener à bien la rébellion. Ils sont traqués sans relâche à travers le pays. L’un d’eux, Fong Sai-Yuk (Willie Chi Tin-Sang) accompagné d’une jeune femme (Carmen Lee Yeuk-Tung) est capturé et emmené avec certains de ses frères d’armes au temple du Lotus Rouge. Ils y découvrent une prison souterraine, véritable enfer dirigée par un tortionnaire (Wong Kam-Kong)…
Loin de ses polars contemporains, Ringo Lam nous plonge avec Le Temple du Lotus Rouge dans un film en costume. Ce film d’arts-martiaux aux envolées wu xia pianistes se déroule essentiellement en intérieur. Le temple est une prison rappelant pour l’occasion Indiana Jones et le Temple maudit (1984), un lieu d’horreur où règne une ambiance glauque. Une prison dirigée par un personnage démoniaque, un bad guy (espèce de colonel Walter E. Kurtz qui aurait viré psychopathe) qui tient ses promesses dans la folie destructrice qui le caractérise. Un maître tout puissant usant de ses sujets/prisonniers comme il l’entend. Un despote à la tête d’un empire sadique où s’y livre de terribles exactions. L’ensemble est savamment mis en scène par Ringo Lam qui parvient à offrir une œuvre à la fois distrayante et sombre. L’intrigue enfantés par son frère Nam Yin et l’acteur-scénariste Wong Wan-Choi puisse dans l’Histoire chinoise avec l’anéantissement du Temple Shaolin par les mandchous. Très vite, elle prend les libertés d’une fiction de cinéma et nous plonge dans un temple remplit de pièges mortels de bande dessinée. Ringo Lam dégaine alors un récit gore et violent, ponctué de scènes humoristiques (on appréciera certains échanges de répliques) qui adoucit un ensemble d’une profonde noirceur. Ce mélange est habilement orchestré en adoptant un rythme constant, et qui offre pour l’occasion un quota de scènes d’actions plus que respectables. Les combats, câblés sont vifs et puissants. Ils savent être originaux, bien qu’ils souffrent par moment d’un problème de montage et de cohérences. Des soucis mineurs qui ne gâchent en rien cette quinzième réalisation de l’auteur.
Le Temple du Lotus Rouge est un huit-clos étouffant qui livre un divertissement spectaculaire. Un kung-fu pian qui se veut décalé et efficace.
A noter que le film est également connu comme Destruction Of The Red Lotus Temple, Burning Paradise in Hell et Burning the temple.
Il y avait un petit article très interressant sur ce film dans feu Hkmag!
Aaah HKmag, une aventure sympathique, bien que je n’étais pas toujours d’accord avec certains avis. Je me souviens encore qu’il n’était pas facile de le trouver en kiosque. Les points de vente étaient rares. J’ai de vague souvenir de leur top 10 cat.3, tiens.
ouais, à la relecture c’est pas tjs heureux, mais c’est le genre de publications qu’on ne trouve, un trimestriel de qualité sur le cinoche asiat serait tellement sympa (en anglais au pire). Pour ce film, ça parlait notamment du crossover que faisait le film (mais je me souviens plus en quoi c’était specifique), et de l’univers « lamien » du film au sein de la worshop.
Vrai que ça manque et que ce serait sympa d’avoir un mag qui bosse la question de façon carré. Mais bon, s’ils ont galéré à l’époque, chaque parution à venir semblait précaire d’où je me trouvais, qu’en serait-il aujourd’hui… ?
Par contre, pour revenir au film de Lam, intéressant cette histoire de crossover. J’avais ce numéro avec CYF de Full Contact en couv’. Je me demande s’ils en font pas référence dans ce numéro-là. Ils revenaient sur son taf. Faut que je le dépoussière, tiens.