Action, Drame

Fatal Vacation (1990)

Sans rémission

Sur un scénario de Nam Yin qui y interprète également un petit rôle, Fatal Vacation (1990) de Eric Tsang Chi-Wai qui tient ici l’un des rôles principaux, en plus d’en être le producteur met en scène un groupe de touristiques de Hong Kong aux Philippines. Ces derniers se font enlever à Quezon City et séquestrer dans la jungle par des membres du New People’s Army (N.P.A.). La branche armée du Communist Party of the Philippines-Marxist Leninist souhaite échanger les otages contre leur chef détenu par l’armée…

Un carton au début de Fatal Vacation nous indique que l’action prend place en 1985. L’exposition nous montre les personnages que nous allons suivre. On y trouve un petit échantillon de la population hongkongaise des deux sexes et d’âges divers jusqu’à trouver les professions de policier et voyous. On y côtoie donc des grands-parents ou bien encore des jeunes femmes. On nous les montre le jour de leur départ chez eux et à l’aéroport. Les choses commencent légèrement et de façon décontractées avant de prendre un virage à 180° et d’offrir un drame ensanglanté. Les vacances idylliques se transforment alors en un cauchemar brutal, et ce, dès leur première nuit sur place. La suite est d’une violence peu commune puisque les otages enfermés doivent surmonter les brimades et les tortures physiques comme mentales. Certains allant jusqu’à se faire tout bonnement massacrer. La délivrance viendra, non pas du gouvernement philippin mais des touristes même. Dans un dernier sursaut (d’orgueil ?), ils fomentent un plan et s’évadent du camp de façon explosive. Ils prennent les armes de guerre et tirent dans le tas. Les corps fauchés par la mort tombent au sol par dizaine. On y voit aussi des actes héroïques comme des sacrifices à la grenade qui font leur petit effet. Sans en dévoiler plus que cela, tous ne reviendront pas vivant de cet enfer rouge.

Si l’on scrute plus amplement ce Fatal Vacation, on notera que l’histoire est simpliste, sous couvert d’offrir un contexte qu’on pourrait qualifier de « politique ». Les évènements s’enchainent de façon très linéaire et l’on sait par avance de quelle façon les choses vont tourner. Si ce n’est de connaitre l’ordre dans lequel les personnages se font trucider. Pour l’aspect politisé, il y a des références à la rétrocession de HK à la Chine en 1997. Qui plus est, les « méchants » du film sont une organisation d’extrême gauche sans scrupule. Le parallèle est donc flagrant et les communistes chinois sont à travers eux montrés du doigt. On n’évite donc pas les caricatures grotesques. On pourrait également souligner les facilités scénaristiques comme celle qui permet à nos protagonistes de s’évader de leur prison, surtout de les voir utiliser des armes de guerre avec maestria. Ce qui traitait d’un sujet sérieux vire alors aux excès propre à la série B. Sans oublier le regard « très » hongkongais porté encore une fois à l’un des pays de l’Asie du Sud-Est, à la limite de la xénophobie. Au-delà de ces aspects, Fatal Vacation est bien rythmé et sa mise en scène est efficace. Quant aux prestations, elles se tiennent, bien qu’un petit bémol puisse être glissé pour son réalisateur. En effet, si Eric Tsang parvient à être convainquant par moment, il manque tout de même de crédibilité dans les instants avec un peu plus d’émotion.

Fatal Vacation est un film d’action dramatique rondement mené. Un film de vacance qui vire au film de guerre et rappel pour l’occasion des carnages de films sur les conflits au Vietnam.

Une spéciale pour le « flow qui tue » du malfrat interprété par Tommy Wong Kwong-Leung avec sa Rolex et qui la porte notamment à son pied.

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Fiche du film.

Merci à bantu (DVD)

Carton de fin…

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