Drame, Epouvante/Horreur, Fantastique

Devil Returns (1982)

La nuit du masque

Avec une carrière cinématographique dédiée à Taïwan (bien que l’on puisse nous faire croire le contraire avec deux de ses réalisations, dont celle-ci que l’on dit hongkongaise), Richard Chen Yao-Chi signait avec Devil Returns (1982) un thriller d’horreur et d’épouvante.

Un soir alors qu’elle veut rentrer chez elle, une jeune femme (Joan Lin Feng-Chiao) prend un taxi. Ce dernier l’emmène sur le chantier d’un immeuble en construction. Elle devient une victime que le conducteur laisse pour morte. Confondu lors d’une séance d’identification, le criminel est condamné et exécuté. De son côté, la jeune femme se reconstruit et tombe enceinte. Des évènements l’amènent à penser que son bébé est possédé…

Co-scénarisé par le prolifique Cheung Wing-Cheung, Devil Returns est une œuvre aux multiples influences filmiques états-uniennes. Ce tueur sur les traces de la pauvre Joan Lin pourrait être celui d’Halloween (1978), mais ici avec une aura fantastique. Il offre d’ailleurs les deux meilleures séquences de Devil Returns. La première, au début du film avec la traque dans l’immeuble en construction. Un moment haletant qui voit Joan Lin perdue dans un dédale de béton armé. Le deuxième, en toute fin avec cette « chasse » dans la maison de l’actrice principale, et dont la demeure se referme comme un piège. Des scènes au suspense soutenu. Cet aspect-là du film traite notamment du stress post-traumatique et le fait de se reconstruire après un évènement tragique. Parallèlement, il se joue l’intrigue autour du bébé qui par certains aspects rappelleront fortement La Malédiction (1976). On retrouve, ici toutes les croyances et superstitions des hongkongais en matière d’âme possédée et d’exorcisations. On pourrait également y voir toutes les appréhensions d’une femme avant l’accouchement. Une scène en sort du lot parce qu’emprunte de surnaturel et d’hémoglobine à outrance, la visite de Joan Lin alors enceinte chez un médecin pour une interruption volontaire de grossesse. Vue l’issue, certains pourraient y voir une scène anti-avortement. Passons sur de possible discours sous-jacent puisque Devil Returns reste un film d’exploitation jouant sur nos peurs primitives, caractérisées par nos émotions primaires comme la peur, la surprise et le dégoût. Il va de soi qu’on n’échappe pas à certains clichés horrifiques attenants à ce genre de productions. Pour le reste…

Entre le thriller fantastique et le film d’horreur et d’épouvante, Devil Returns emploi tous les artifices pour y instaurer une certaine forme de terreur. On ne criera pas au génie devant cette peloche mais on passera un moment divertissant aux musiques pompées. Tiens, dans certaines scènes, il m’a semblé avoir entendu celle de Jean-Michel Jarre.

devil returns_peloche

Fiche du film.

Merci à Toto14 (VCD)

Carton de fin…

devil returns_carton de fin_peloche

« Tout cela ressemblait à un mauvais rêve, mais aussi à la réalité. J’étais perdu dans cet environnement incertain.

Mais en fin de compte, ce n’était qu’un mauvais rêve… L’enfant allait venir au monde. Les tourments allaient se dissiper. Je mettais tous mes espoirs dans cette vie nouvelle à venir. »

(Merci à Panda pour la traduction)

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5 réflexions sur “Devil Returns (1982)

    • Punaise ! J’en été sûr. Tout suintait Taïwan, rien que le cast’ déjà. Mais bon, on n’est jamais à l’abri d’erreurs, même en se posant sur une structure plus ou moins sérieuse. Le pire avec Internet, c’est que la même info est majoritairement reprise partout.

      M’en vais faire des p’tites modif’ à cette chro’…

      • Martin dit :

        une grosse remise à plat sur le distingo hongkong/taiwan s’impose quand meme les bases de données racontent des conneries. Il y a bien des databases taiwan mais je sais pas si elles sont exhaustives (et surtout, elles sont pas traduites). Me semble que ta version est doublée en cantonais (pour encore plus foutre le bordel).

  1. Remise à plat nécessaire, en effet. Mais pour le coup, on va tous partir de loin. Et je me vois mal commencer à interpeller les mecs à la tête des bases de données et leur faire comprendre qu’il y a maldonne sur plus d’un titre. Du coup, ça me saoule un peu ces histoires. Rien n’est fiable. Je vais donc continuer à bosser avec des suppositions. Bordel à queue, j’aurai jamais dû appeler mon vidéo club comme ça ! 😉

    Je vérifierai également de mon côté. Clair que si ça cause cantonais, ça ne va pas nous aider…

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