Action, Drame, Policier

Train Robbers (1995)

Red travel

Dans la famille Mak, je voudrais Michael le frère de Johnny. Michael Mak Dong-Git (également producteur) met en scène Train Robbers (1995) connu aussi sous son titre DVD, Marauders on the Train of China. Ce film policier d’action s’inspire d’un fait divers qui fit grand bruit en Chine au début des années 90. Un gang de malfaiteurs volaient, violaient et tuaient les passagers de la ligne de train Pékin-Moscou. Une collaboration entre la police chinoise et soviétique permis l’arrestation des bandits. Avec cette fiction, on retrouve dans la peau du Commissaire Xiang Chong, Ray Lui Leung-Wai. Ce dernier traque le gang jusqu’en territoire soviétique où il fait équipe avec les autorités locales sous les traits du Sergent Natasha.

Les premières images de Train Robbers donne le la. D’emblée, la caméra de Michael Mak nous plonge dans l’effervescence de la foule qui attend en gare le départ du train. La caméra est portée et communique une vivacité de tous les instants. On s’accroche autant qu’on se perd dans cette foule dense avant d’embarquer dans ce train de grande ligne bondé de monde. Une forme d’oppression émane de cette caméra emportée qui attrape au vol des images à l’empreinte documentariste. Rarement, on aura eu le sentiment d’être au milieu de ses voyageurs circulant dans des couloirs étroits et vivant (le temps d’un voyage) dans des cabines exiguës. La mise en scène nerveuse toujours à l’affut se permet de temps à autre une pose où l’on apprend à connaître plusieurs des personnages. La caméra de Michael Mak circule d’un passager à l’autre, des liens infimes parviennent à se tisser avec le spectateur alors qu’on sent poindre le point de rupture. Le fait divers se prépare par étape, des indices nous sont dévoilés ici et là alors que la vie continue au fil des stations et arrêts. A ce propos, Michael Mak profite de ces instants pour nous montrer les commerces réalisés à la hâte au pied du train stationné. Des chinois vendent (surtout des vêtements) à des russes (de l’URSS) dans une ébullition chaotique. La caméra se faufile dans cette foule où la tension est parfois palpable. Cette immersion renforce le propos réaliste que l’auteur insuffle à son œuvre : une fiction à l’aspect documentaire.

Survient alors le fait divers qui inspira ce Train Robbers. Michael Mak fait prendre à son récit un virage violent et sanglant. Les malfrats volent certains personnages dont on avait suivi les déambulations depuis le début du film. Il s’installe dès lors une intention particulière aux évènements qui se jouent. Surtout ces bandits violent et tuent sans vergogne. Le personnage interprété par Ray Lui sera impuissant face à ce gang organisé. Il ne pourra que constater les conséquences de ces actes ignobles. Après ce sombre épisode en huit-clos, l’action prend l’air et se délocalise essentiellement dans la ville (rue, bar, casino, immeuble, etc…). Ray Lui est alors rejoint par ses collègues policiers de Chine Continentale. Aidée de la police locale, ils investissent la ville moscovite à la recherche du gang du train. Sur des musiques traditionnelles soviétiques, l’enquête avance à petit pas tandis que les malfrats font encore parler d’eux. Michael Mak pousse toujours plus loin les limites de la violence (déclinée et renforcée parfois par le off). Les vols et les braquages se poursuivent dans une danse macabre où les corps sans vie se comptent en nombre. Ils s’ajoutent à cela des fusillades qui font entrer de plein pied Train Robbers dans la fiction pure et dure. En effet, le cinéaste abandonne tous aspects attraits aux documentaires pour ancrer son récit dans un jeu du chat et la souris lorgnant dans la série B coup de poing. On assiste notamment à des envolées quasi-wu xia pianiste dans les combats au corps à corps.

Une chose est indéniable : des imperfections minent Train Robbers. Pourtant, il se dégage du film une force qui nous entraine dans les méandres d’une enquête singulière. La mise en scène est inspirée et nous happe dans cette aventure policière. Les acteurs restent crédibles et parviennent à retranscrire des sentiments justes. Quant à l’histoire, si elle est rondement menée dans sa premier partie (huit-clos du train), elle piétine à nous livrer une intrigue réellement palpitante. Il manque quelques idées qui auraient apporté une tout autre dimension à l’ensemble. Au-delà de ça, ce film mérite d’être vu aussi bien pour le fait divers qu’il relate que la touche apportée par Michael Mak.

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Fiche du film.

Merci à Toto14 (VHS)

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«  En 1989, après la visite officielle de Gorbatchev en Chine, l’URSS et la Chine rétablissent pleinement leurs échanges commerciaux. Des Chinois convoyèrent des marchandises jusqu’en Russie, en Europe de l’Est, en Pologne… L’unique voie de communication terrestre entre la Chine et l’Europe – la ligne de chemin de fer transfrontalière Pékin-Moscou – vit sa fréquentation exploser…

Un échange d’extradition de prisonniers eut lieu entre les deux pays. En 7 livraisons, la police soviétique remit aux autorités chinoises 44 criminels. Le 13 décembre 1993, tous les criminels (chinois) sont de retour au pays…

Secrètement, les polices chinoise et soviétique ont collaboré ensemble pour venir à bout de cette criminalité. Les lignes reliant la Chine à l’URSS, aux pays d’Europe de l’est sont à nouveau sûres. »

(Merci à Panda pour la traduction)

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