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Chatter Street Killer (1988) d’Alex Cheung Kwok-Ming se décline également sous deux autres titres anglais : Imaginary Suspects et Imaginary Suspense. Cette comédie policière signée par l’homme qui enfanta des films notables comme Cops and Robbers (1979) et Man on the Brink (1981) est une variante du film d’Alfred Hitchcock, Fenêtre sur Cour.
Dans un vieux quartier où des voisins vivent quasiment en vase clos, le meurtre supposé d’un homme par une femme a lieu. Les voisins font alors appel à la police qui dépêche l’inspecteur Lo Yau-Dai (Cheung Kwok-Keung). Ce dernier infiltre incognito les lieux pour mener à bien son enquête. Il se fait passer pour un vendeur d’insecticide et emménage chez une jeune femme, Mai (Meg Lam Kin-Ming) qui ne tarde pas à tomber amoureux de lui alors qu’il soupçonne la voisine du dessous, Lu Chu-Chio (Gwaan Ming-Yuk) d’être la meurtrière…
Cette production de Teddy Robin Kwan est typique de ce qui se faisait dans les années 80. L’industrie cinématographique de Hong Kong offrait à son public le plus souvent des films jamais sérieux qui aimait investir des genres épars auxquels elle ajoutait le facteur humour. Ici, Chatter Street Killer en est remplit. Cette petite communauté qui semble vivre loin de tout est propice à nous montrer des scènes comiques du fait de la proximité de ses habitants. L’ambiance y est légère presque juvénile et on s’amuse de voir tout ce joli monde vivre avec entrain. Un entrain que porte en eux les acteurs et actrices du film. Ils livrent tous des prestations à la hauteur. Comédie toujours, l’élément étranger sous les traits de l’inspecteur Lo Yau-Dai apporte son lot de séquences humoristiques. Une présence qui va bouleverser ce petit monde qui voit bientôt une sous-intrigue entériner la première. En effet, Chatter Street Killer, au-delà de l’enquête de l’inspecteur Lo Yau-Dai ajoute une intrigue secondaire qui tourne autour d’un tueur en fuite (campé par Lo Meng, l’un des cinq Venoms qui officièrent sous l’égide de Chang Cheh). La fusion de ces deux intrigues tombe malheureusement dans les facilités scénaristiques. D’ailleurs, on préfèrera passer son chemin et ignorer un scénario qui se perd de temps en temps en route. Peu importe, la partie récréation parvient à faire oublier ces erreurs et la mise en scène d’Alex Cheung est assez intelligente pour nous emporter. L’auteur y distille avec tact du suspense notamment lorsque l’action s’emballe et marie avec panache la comédie, la romance et le film policier.
Chatter Street Killer est un mélange de genre que l’on peut qualifier de réussi. Maintenant, il ne fait pas parti des films importants et singuliers de ce type d’œuvres. Il n’en reste pas moins qu’il nous offre un spectacle honnête qui oscille entre scènes amusantes et palpitantes.
Merci à Supavince qui m’a d’ailleurs appris qu’Alex Cheung était aujourd’hui à la tête de l’ICAC (Independent Commission Against Corruption).
Je me suis souvent demandé si Alex Cheung Kwok Ming et Cheung Kowk Keung avaient un lien de parenté vu que leurs noms sont assez proches?
Quelqu’un à la réponse? Martin? (qui lit bcp de potins) ^^
je sais pas! par contre niveau potin ICAC, je sais que Eric Tsang est le fils d’un des super-commissaire ripoux qui se sont barrés à Taiwan dans les mi-70s ^^
@ Supavince : J’ai cherché vite fait mais je n’ai rien trouvé sur le possible lien de parenté entre Alex Cheung Kwok Ming et Cheung Kowk Keung.
@ Martin : Le père d’Éric Tsang, Tsang Kai-Wing était lieutenant lors de ce fameux scandale. Il bossait pour Lui Lok.
Tsang Kai-Wing était une figure un peu plus en retrait vis à vis des quatre personnalités dont on causait beaucoup dans les médias locaux. Après, je ne sais si les grades sont les mêmes qu’en France mais ils étaient sergents et non-commissaires. Il m’est arrivé de retrouver des infos où l’on parlait effectivement de « super-commissaire »… bizarre.
Sinon, ce papier en langue anglaise revient vite fait dessus en traitant d’une autre personnalité de la police HK : http://gwulo.com/node/6194