Action, Policier, Triade

Taking Manhattan (1992)

Rotten Big Apple

Taking Manhattan (1992) est une première incursion de Kirk Wong Chi-Keung sur le sol états-unien. Il affiche pour un l’occasion, durant le générique un « Che » devant son identité. La révolution est-elle en marche ?

Un policier HK, Chung (Lui Chin-Yin) est envoyé à New-York en mission d’infiltration. Après une première mission dans les bas-fonds new-yorkais, il est transféré à un nouveau district. Il se retrouve sous le commandement du Lieutenant Helen Taylor (Alana Adena). Il croise alors le chemin d’un petit malfrat aux dents longues, Chen Chun (Andrew Chan Gwan). Les évènements ne se passent pas comme prévus et il se retrouve en danger. Parallèlement, sa femme (Carrie Ng Ka-Lai) a du mal à vivre cette nouvelle situation d’autant plus que les salaires peinent à être payés.

Pour qui connait le cinéma de Kirk Wong, on ne peut que ressortir déçu de ce Taking Manhattan. On aurait pu penser que l’auteur était dans son élément en arpentant les rues new-yorkaises, proche d’une mégalopole comme Hong Kong. Pas que le film soit mauvais, non. On a juste l’impression de l’avoir vu s’être transformé en une espèce de tâcheron du cinéma. Il y livre un film d’action insipide qui manque de consistance. S’il voulait se mettre dans la peau d’un cinéaste qui envisage l’exil après la rétrocession de HK à la Chine, c’est loupé. On peine surtout à croire que c’est le même auteur qui enfantera par la suite sa trilogie « True Crime ». A part ! S’il travaillait à l’état brut un style qui allait se répercuter dans ces trois films. Mais cette supposition est peu vraisemblable. On y retrouve bien une caméra portée pour capter l’urgence des scènes d’actions. Elle est parfois employée comme il se doit. Mais à part ça, c’est tout. Sinon, il y a bien deux-trois idées mais mal exploitées. On pense notamment à cette séquence de l’échange de drogue contre argent avec une pluie de dollars. Et ce camion filant  sous un pont avec une bagarre pris sur le vif et ces billets continuant à s’envoler. Avec Taking Manhattan, Kirk Wong réalise un polar à petit budget qui manque d’envergure. L’auteur semble être étranger à l’histoire qu’il filme et aux personnages qu’il dépeint. Il réalise sans être plus impliqué et cela se ressent. Qui plus est, il est loin d’être aidé par ses acteurs. Ils sont tout bonnement mauvais ! Si ce n’est peut-être Andrew Chan Gwan qui interprète un jeune loup voulant bousculer l’ordre du crime établi.

Du coup, Taking Manhattan est un film moyen. Dans la filmographie de Kirk Wong, il n’a rien de bien mémorable, sans doute la faute à quelques pépites déjà présentes qui font encore date de nos jours.

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Fiche du film.

« C’était une production de Hong Kong et nous étions tombés de haut lorsque, à notre arrivée, nous avions réalisé que le dollar Hong Kong valait huit fois moins que le dollar américain ! Notre budget était donc huit fois moins important que prévu… » (Kirk Wong, HK Orient Extrême Cinéma, N°8, septembre 1998)

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