Action

Heroic Brothers (1991)

The Revenger

Connu essentiellement pour ses films de ninja avant Heroic Brothers (1991), James Wu Kuo-Ren réalise un film d’action où les protagonistes ont recours à la violence pour arrêter la violence, ici des vendeurs de drogue. Ainsi, le personnage interprété par Lam Wai (Long Arm of the Law, 1984) est l’incarnation même d’un Charles Bronson tout droit sorti d’Un Justicier dans la ville (1974). D’autant plus qu’il partage avec son alter ego cinématographique la même profession. De son côté, le policier casse-cou interprété par Alex Man Chi-Leung (Flirting, 1988) serait à rapprocher d’un Inspecteur Harry asiatique. Il n’hésite pas à jouer de ses pistolets pour répandre sa justice. On l’aura compris, Heroic Brothers est un vigilante comme savait nous en produire les hongkongais à cette époque. Les corps, ceux des malfrats se répandent pour venger les morts « d’innocents », sans autre justice pour punir leurs crimes.

Si Heroic Brothers avait un intérêt, au-delà du caïd démagogue qu’interprète Shing Fui-On c’est pour cet état des lieux sociétale sous couvert d’un film d’auto-justicier. Hong Kong est ici gangrenée par la drogue qui tue sans distinction de sexe, de classe sociale et d’âge. Le tableau dépeint est sombre. Pour laver les rues de cette drogue donc, un homme s’élève dans l’ombre. Lam Wai qui a subi un épisode tragique par le passé se met en chasse. Conséquence de cet épisode tragique, il troque costume, cravate et grosse lunette de vue pour une veste kaki militaire et des lunettes de soleil style aviateur. Il s’équipe d’un gros calibre et s’attaque à la criminalité. Quant à Alex Man Chi-Leung, bouffi (on imagine son hygiène de vie du moment) est de ces policiers de cinéma qui n’en font qu’à leur tête. Il écoute d’une oreille sa hiérarchie et défouraille lorsqu’il le peut. Une caractéristique de ses passages à l’action est son survêtement blanc de la marque française au crocodile. Il le revête lorsqu’il tire dans tous les sens. Il ira d’ailleurs jusqu’à épouser et défendre la « Cause » de ces assassinats de malfrats. Il ne serait pas révéler l’intrigue que d’écrire qu’il formera d’ailleurs un duo tonitruant avec le « revenger » et offrir ainsi un dénouement final à la hongkongaise, c’est-à-dire explosif (tout est relatif en terme d’explosivité hein ?).

Le réalisateur James Wu Kuo-Ren ne s’épanche pas plus que ça sur les travers de la société hongkongaise. Il développe un récit expéditif voire réac’ comme la réponse donnée à ses « auto-justiciers ». Il tombe dans des facilités scénaristiques qu’on passera puisque le but de ce long-métrage est de nous montrer la Vox populi (surtout personnelle) nettoyer les maux de la société. Je suis ici très caricatural à l’image de cette histoire décrite dans ce Heroic Brothers. Une petite production qui montre son lot de gunfights et exulte ce sentiment exacerbé de vigilantisme. Si l’on met de côté tout cela, il serait également intéressant de se pencher sur le titre du film et sa traduction. On verrait ces auto-justiciers comme des héros par la bravoure dont ils font preuve à combattre le crime. Il en serait de même du titre alternatif qu’on lui connaît : Boisterous Kids. Traduit aux mots cela donne « enfants violents ». Qui sont ces « enfants violents » ? Les auto-justiciers, enfants de la société ? Dans tous les cas, Heroic Brothers sauvera en fin de métrage la « bonne morale », au-delà de son message pro-vigilantiste. Ouf !

Heroic Brothers est un film d’action qui se laisse regarder. Il n’a rien d’exceptionnel comme bon nombre de production de cet acabit réalisée dans les années 90. Il fait passer le temps. Il n’échappe pas à quelques scènes superflues. En bref, si vous voulez voir un Lam Wai en justicier impassible, un Alex Man Chi-Leung bouffi mais quelque peu cabotin et un Shing Fui-On en chef de triade des plus exalté, ce film est pour vous.

Une spéciale pour Shing Fui-On, complètement barré qui apporte les scènes comiques de ce long-métrage. Il faut le voir choisir le cheval qu’il va monter avec des relents racistes qui vous font écarquillés les yeux ou encore la scène du tir à l’arc. Grandiose !

Fiche du film.

Merci à Toto14 (DVD)

Par défaut

6 réflexions sur “Heroic Brothers (1991)

  1. Oh oui! ^^
    A part Shing Fui On sur son Poney, y a pas grand chose à sauver (peut-être 2/3 scènes quand même).
    Et ce qui m’a particulièrement fait chier dans celui-là si je m’en rappelle bien, c’est le doublage à deux balles qui sonnait vraiment plus que faux, sans bruitage de fond, limite on entend que les voix…

  2. Messieurs ! Je vous rejoins sur ce bon père qu’est Shing Fui-On. 😉 J’en aurai presque versé une p’tite larme à l’annonce de son décès. J’ai l’impression que c’était l’année dernière alors que non, c’était en 2009. Punaise ce que le temps passe mine de rien.

    Sans ça pour l’état des lieux Supavince, à part le show Shing Fui-On, y a la fin dans l’entrepôt avec pas mal d’explosion qui passe bien. Encore une fois, dans les limites d’une telle prod’. La séquence sur les docks est pas trop mal non plus. On pourrait sauver la scène de la boite de nuit. Ouais, c’est ça. Y a 2/3 voire 4 scènes à sauver. On y repensant, j’aime assez l’ambiance de la séquence en début de métrage dans le parking avec la nana qui ne parvient pas à démarrer sa voiture. Ça n’en reste pas moins un petit film, un petit film très vite fait. Pas sûr que je m’en souvienne d’ici quelques mois.

  3. Ben tu vois, je l’ai vu y a près d’un an et comme tu dis, j’en retiens pas grand chose si ce n’est le poney ;), la scène où Lam Wai est attaché à sa chaise, le final (un peu) et vraiment le doublage foireux… Putain, ça t’as pas gonflé toi?

  4. Bah écoute, aussi surprenant que cela puisse paraître, je ne me suis pas ennuyé sur tu m’interpelles sur l’aspect globale. Certes, il y avait de la scène un peu molle mais le film étant d’une durée standard, ça été (cette fois-ci). Je devais être en forme et plutôt réceptif ce jour-là. Si par contre, tu m’interpelles sur le doublage foireux. Ça été. J’ai vu des films dans des conditions pire que ça. Maintenant encore une fois, fatigué, saoulé de ma journée de taf, j’aurai sans doute été moins clément. Y a des fois, ça tient à rien. 🙂

    Ah oui la scène du trauma’ de Lam Wai en début du film est pas mal du tout. Un peu obscur sur les motivations des gars mais super noir dans sa gratuité. HK quoi. 😉

Répondre à Supavince Annuler la réponse.