Wizard’s revenge
The Eternal Evil of Asia (1995), film d’horreur fantastique à la nudité présente. Ce dernier est le fait du scénariste-réalisateur Cash Chin Man-Kei qui faisait de cette œuvre « déviante » une production classée Category 3.
Un homme (Bobby Au-Yeung Tsan-Wah) tue famille et voisins avant de se donner la mort. Ce fait-divers aurait pu en être un parmi tant d’autres. Sauf que cet homme, A Naam revenait depuis peu de Thaïlande. Il y avait passé un séjour avec ses amis Bon (Chan Kwok-Bong), A Kong (Elvis Tsui Kam-Kong) et Kent (Ng Shui-Ting) pour le futur mariage de l’un d’entre eux. Le futur marié, Bon est fiancée à la jolie May (Ellen Chan Nga-Lun), une coiffeuse dont l’une de ses clientes, Mei (Lily Chung Su-Wai) est une sorcière thaïlandaise. Un jour qu’elle a rendez-vous, cette dernière débusque un esprit et apprend à May qu’elle est en danger…
Sans doute l’un des meilleurs morceaux horrico-fantastico-érotique classé Category 3. Voilà ce qu’est The Eternal Evil of Asia. Magie noire, sorciers, prêtre taoïste, (air) sexe, sang, meurtres, wu xia, blagues potaches, xénophobie latente et j’en passe. Et s’il y a un terme souvent galvaudé pour porter un film au firmament, ce film de Cash Chin mérite aisément qu’on dise de lui qu’il est : culte.
Comme souvent avec les productions qui peuplent la classification Cat. III, il ne faut pas tenter d’appréhender la « chose » de façon sérieuse. Tout ou presque est dérisoire dans cette façon, disons-le stupide d’exposer évènements et personnages. Nous sommes donc devant un grand n’importe que le début de résumé ci-dessus ne parvienne à rendre hommage. Le pourquoi du culte qui habite cette peloche grand-guignolesque. En parlant de ce type d’œuvres, on s’étonnera d’assister à une mise en scène qui pense ses cadres avec un véritable travail de photographie. Plutôt surprenant lorsqu’on sait que de nombreuses œuvres Cat.III sont franchement « torchées » niveau réalisation. On apprécie alors le travail d’emballage tout autant que le cœur du film. Un sorcier thaïlandais (forcément, il ne pouvait être que d’Asie du Sud-Est et en particulier de ce pays) souhaitant assouvir sa vengeance sur les hommes qui ont gang bangé sa sœur et tué par accident (en même temps, ils étaient, plus ou moins venus faire du tourisme sexuel tout en sachant que les « prostipioutes » thaï sont pleines de maladies, punaise les HKgais…). A partir de là, on assiste à un spectacle de quasiment chaque instant, entre un combat aérien de sorciers dans une veine wu xia pian en mode nu et coït et des scènes, où en vrac on trouve de la tête de phallus, du cannibale à l’appétit zombiesque, des meurtres gore, du sexe à distance, du mort-vivant, du viol qui n’en est pas vraiment un mais un peu quand même (là, c’est compliqué de statuer), bref. C’est à la fois fun et risible, débile et génial.
Délirant et hallucinant, over-the-top avec cette candeur anthologique, The Eternal Evil of Asia nous transporte littéralement, provocant chez le spectateur de multiples sentiments divers et variés qui s’entrechoquent. C’est con, c’est bon. C’est Xplosif. Et puis… il y a Ellen Chan. Et Ellen… c’est Ellen. Aaah, Ellen…
Merci à shado124 (DVD)