Mission Impossible ‘89
Suite et fin des aventures des Angels, agents de l’ombre casse-cou Angel III (1989), de la même productrice, scénariste et réalisatrice, Teresa Woo San referme cette trilogie. Notons également qu’il est le dernier long-métrage mis en scène par son auteur au féminin.
Thaïlande. Un haut dignitaire étranger se fait assassiner par un kamikaze. Aux États-Unis, Fong (Alex Fong Chung-Sun) est missionné par des responsables pour retrouver les commanditaires. De son côté, en Thaïlande Moon (Moon Lee Choi-Fung) se fait passer pour une tueuse japonaise auprès d’une femme (Katy Hickman) à la tête d’une armée privée qui souhaite l’engager. Cette dernière utilise ses hommes pour exécuter des contrats. Son commanditaire, un dictateur souhaite mettre à mal l’économie thaïlandaise. Fong aidé d’un policier (Ralph Chan Shing-Gwai), d’une Angel (Kharina) et d’un Mr Computer (Mark Steinborn) se met en quête de vérité…
Avec Angel III, on ne peut maintenir l’idée que nous sommes dans le Girls With Guns pur et dur. Nous sommes plus face à un film d’action lambda avec son lot de scènes de fusillades et de combats pieds/poings qui flairent bon l’hormone mâle, et où la présence féminine se résume presque uniquement à Moon Lee. Là où Alex Fong et son acolyte Ralph Chan s’accaparent le gros du travail. Alors attention ! Je ne dis pas que la présence de Moon Lee se résume à peau de chagrin mais force est de constater qu’étant absente du gros final, pour le GwG on repassera. Bien qu’on puisse noter la présence de deux bad girls, dont l’une des boss.
Revenons vers le cœur même d’Angel III. Ce dernier volet nous fait donc retrouver deux des personnages déjà présents dans les deux premier opus : Fong et Moon. Exit Elaine Lui Siu-Ling qui avait sans doute mieux à faire (Live Hard ? Ou peut-être demandait-elle un cachet trop important). Pour la suppléer (ou presque), on nous sert deux personnages. On retrouve ainsi l’actrice Kharina qui se révélait à nous dans le volet précédent en faisant équipe avec nos Angels dans la jungle malaise. On lui donne donc un rôle récurrent, même si sa présence à l’écran est ponctuelle et qu’elle ne montre pas grand-chose dans l’action. Nous ne sommes pas loin du personnage qui ne sert à rien. Il fallait sans doute une touche féminine de plus qui nous fasse oublier l’absente du casting de départ. Et qui puisse être, de façon sommaire celle qui attire les sympathies masculine d’un Ralph Chan par exemple. Ce dernier est, quant à lui l’autre des deux personnages censé faire oublier l’absente susmentionnée. En mode cabotinage, il fait essentiellement équipe avec Alex Fong. On est ici dans le concept du buddy movie.
Poursuivons. Le gros point positif de cet Angel III, c’est qu’on revient à une base abandonnée en cour de route. Je parle ici des influences. Ainsi, Angel III retrouve ce côté James Bond, ce côté Mission Impossible (1966-1973), même si l’on est moins dans l’aspect « travail d’équipe ». Notons à ce propos, une chose qui est à souligner dans le développement du récit. Si les Angels visent un même méchant de service, chacun fait sa tambouille de son côté. De ce fait, on assiste aux exploits d’une Moon Lee en mode solo, franc-tireuse qui ne peut compter que sur elle. Elle infiltrera la base de la bad girl pour ensuite s’évader sur ses seules dextérités. Et les autres dans tout ça ? Ils font leur truc, n’apportant aucune aide. OK, ils ont perdu sa trace à un moment donné. N’empêche, aucune osmose, aucun pont entre ces deux fausses intrigues principale et secondaire, si ce n’est lorsqu’ils se retrouvent pour une coupe de champagne, et en toute… (happy) end. L’autre point positif, ce sont les pointes humoristiques qui allègent le propos, surtout avec des cadavres qui se ramassent à la pelle, et cela sans ménagement.
Mais du coup, Angel III ça vaut quoi ? Force est de constater que le niveau n’a cessé de baisser depuis le premier volet. On a le sentiment que l’auteur joue chaque fois un peu plus l’aspect bisseux et plus cheap. Alors Angel III nous gratifie tout de même de très bons moments. L’amateur de tatane, de gunfights et autres explosions appréciera le spectacle. D’autant plus que le dénouement final est monstrueux. On s’étonne tout de même de l’absence de Moon Lee (sans doute était-elle en RTT, pas elle mais son personnage d’Angel). Une surenchère qui se paie le luxe de livrer les scènes cultes de l’actioner HK, dont une en particulier. Il faut voir le Alex Fong en Jet Pack ainsi que son acolyte. Les deux bougres volent donc dans les airs, aidés de leur réacteur dorsal, lui-même muni de mitraillettes. C’est une boucherie pour le camp adverse. Par contre, ce que l’amateur appréciera sans doute moins, c’est le semblant de scénario. Cette catastrophique histoire exposée à la truelle avec des aberrations qui font peur. On s’interpelle encore sur les tenants et aboutissants. Que devient d’ailleurs cet espèce de despote (sans doute d’une république bananière) qui est à l’origine des évènements ?
Angel III est un film d’action moyen avec quelques séquences ennuyeuses qui ne vit que grâce à son actrice Moon Lee (en démo) et son acteur Alex Fong en Jet Pack dans un dénouement cataclysmique (ces motards à mitraillette !).
A noter la présence, lors d’une scène de boxe thaïe de l’acteur, chorégraphe, cascadeur, réalisateur Panna Rittikrai. Ce dernier affronte le grand Alex Fong aux allures parfois Bruce Lee-esque.
A noter que le film est connu sous plusieurs titres différents : Angel 3, Midnight Angels 3, Midnite Angles 3, Angle III, Iron Angels 3 et Iron Angels III.
Merci à wayne (DVD)