Au bord de l’eau
Water Margin : Heroes’ Sex Stories (1999)… ce titre. Forcément, il interpelle. Parce qu’au vu des trois récits érotiques en costume qui se succèdent, on peut aisément supposer qu’il fait référence au roman d’aventure Au bord de l’eau, écrits attribués à Shi Nai’an, ceux qui relatent les exploits des cent huit bandits. Et qu’en gros, on aurait ici une version softcore des aventures de certains personnages. Du genre, aventure non officielle ou comment Lam Yat-Miu, la réalisateur crée un univers étendu aux fameux écrits d’origines.
Water Margin : Heroes’ Sex Stories se divise donc en trois sketches, tous mis en scène par le même bonhomme : Lam Yat-Miu. Lorsqu’on check la fiche correspondante au gus, on est frappé de voir qu’il aurait mis en scène ce long-métrage puis il serait revenu en 2003 pour tenir à nouveau la caméra tout en tenant des rôles divers et variés sur deux productions puis plus rien. Et je ne sais pas vous mais j’ai l’impression qu’il y a l’anguille sous roche. Serait-ce dû aux deux pseudos qu’on lui attribue ? Sans doute. Sans doute aussi que c’est un prête nom. Sans doute encore que je me fais des films comme celui qui nous intéresse ici.
Alors nous avons Kan Yee-Ching (également producteur qui décédera un an plus tard), face caméra, assit devant des figurines – je n’ai pu compter si elles étaient au nombre de cent huit – qui est le narrateur des trois récits qui vont se montrer à nous. On le retrouve au début, entre les sketches ainsi qu’à la fin. Il nous suivra tout du long à travers une voix off s’arrêtant sur trois histoires d’amour. Parce qu’en effet, il s’agit de romance teinté d’actes de violence et d’héroïsme.
Premier segment. Une jeune femme (Ayano Natsuki) et son mari (Chim Bing-Hei) vivent dans un coin reculé. Un jour, trois bandits les séquestrent. Alors qu’ils violent la jeune femme, l’un d’eux maltraite les parties génitales du mari. Le temps passe. Pour se reconstruire, le couple a ouvert un restaurant. Tandis que le mari cherche enfin un remède pour remettre d’aplomb son entre-jambe, la femme recroise le chemin de leurs bourreaux. La vengeance s’opère…
Des trois sketches, ce serait sans doute celui qui ressort du lot. Globalement, on peut dire des trois segments qu’il y un certain niveau de mise en scène qui est maintenu. Que ce soit au niveau du travail attenant à la photographie ou des quelques idées de cadrages. Ce segment ressort des trois pour son histoire de vengeance sanguinolent et gore. Il ne sera pas sans rappeler certains morceaux de choix livré par la Cat. III. Et puis le dénouement est plutôt sympa.
Deuxième segment. On y suit un lettré (Karel Wong Chi-Yeung) qui s’ouvre aux femmes. Il tombe amoureux de l’une d’elle mais celle-ci est la propriété de la fille d’une puissante et riche famille (Teresa Mak Ga-Kei). Il doit tirer un trait sur cette romance naissante. Sur son chemin, alors qu’il est train de faire la sieste, il assiste à l’agression d’une jeune par quatre hommes. Il lui porte secours. Une idylle nait de cette rencontre fortuite jusqu’à ce que la jeune femme se fasse enlever…
Rien de bien folichon à se mettre sous la dent. Les filles ont de jolie plastique, c’est déjà ça. A part cela, Karel Wong joue un personnage qui n’est porté que sur la chose. Ce segment tire un peu plus sur l’humour bien qu’on revient au sérieux en toute fin. D’ailleurs, l’expérience vécue par notre héro le changera. Une scène est à retenir. C’est celle où il observe en cachette la relation qu’entretient son amante à la maitresse de maison, ici interprété par Teresa Mak. Surprenant de voir cette dernière dans une telle production. On se rappellera du jeu de la banane.
Troisième segment. On y suit un homme de forte corpulence (Si Gaai-Keung) qui est confondu avec un bandit de grand chemin (Elvis Tsui Kam-Kong). Lorsqu’il arrive donc en ville, il obtient tout ce qu’il désire jusqu’à croiser le chemin d’une jeune femme dont il tombe amoureux…
Comme le sketch précédent, cette partie table volontiers sur la comédie érotique jusqu’à son dénouement qui, lui est de nature tragique. Il se termine d’ailleurs sur un acte héroïque. Ici, le propos tient plus sur la réputation et ce qui fait ou non le courage d’un homme. Surtout, il souligne que rien n’est jamais définitif, et que fasse à l’adversité on peut trouver un courage qu’on ne soupçonnait pas. Une spéciale pour Elvis Tsui avec ses deux énormes haches qui affrontent une garnison.
En conclusion, Water Margin : Heroes’ Sex Stories est un Category 3 érotique en costume plutôt amusant. Certes, il est inégal, plutôt bancal par moment mais il se laisse suivre.
Merci à toolscool (DVD, VO sans sous-titre)