Black magic
Film horrifique jouant avec la magie noire, Devil Strikes (1977) est signé par Lam Yi-Hung, second long-métrage qu’il mettait en scène.
Après la mort de sa mère, Suo Chen (Got Kim-Ching), une jeune femme en couple avec Ling Chen Bong (David Lau Chi-Wing) reçoit la visite de sa tante (Wong Man) et de son cousin en provenance de Thaïlande. Ils sont originaires de Saigon au Vietnam qu’ils ont dû quitter à cause de la guerre. Malheureusement pour Suo Chen, elle est destinée à être marié à son cousin, chose qu’elle ne souhaite pas. Pour ce faire, sa tante fait appel à la sorcellerie. Suo Chen ne tarde pas à être atteinte de phénomènes hallucinatoires…
Devil Strikes, en plus de livrer un contexte fantastique à travers la sorcellerie offre également un contexte historique à ses personnages. Ainsi, dans le Hong Kong moderne de la fin des années 70, c’est la guerre du Vietnam qui fait échos. La famille du personnage de Suo Chen y vivait avant de fuir, devant les bombardements pour la Thaïlande. Des visions lui apprendront la mort de sa mère, d’où la visite de sa tante et de son cousin. Les premières incursions surnaturelles viennent donc de ces visions qui déstabilisent la jeune femme. Un peu comme le spectateur d’ailleurs. On ne sait d’où elles proviennent. Si nous sommes devant un don que Suo Chen a ou bien un pouvoir familial qui communique à travers elle. Des éléments de réponses nous arrivent de Thaïlande lorsque sa tante et son cousin débarquent. Notons ici que, comme souvent dans la cinématographie hongkongaise tout ce qui est attrait à la magie noire nous provient de l’étranger. Et si vous avez lu le résumé plus haut les intentions de la tante sont simples : marier son rejeton friand de friandise à sa nièce. Sorcière pour qui la magie n’a aucun secret, la tante met donc toute son expérience pour faire succomber la jeune Suo Chen mais qu’une étrange bague viendra annuler. Là aussi, pas de réels éléments de compréhension sur la nature de ladite bague. Là où le film entrera définitivement dans l’horreur avec des soubresauts gores, c’est avec la perte de l’un des protagonistes. Dès lors, Suo Chen subira des hallucinations qui prendront une tournure menaçante jusqu’à la voir ensorcelée. Le final n’en sera que des plus désespéré et tragique.
Petite production horrifique qui offre une histoire banale et sans surprise, Devil Strikes offre tout de même quelques moments qui valent le détour. Certes, le film souffre par moment d’un faux rythme et d’un bla-bla superflu, sans compter l’aspect seventies passé mais il sait être séduisant dans la déchéance affichée et provoquée par la sorcellerie. Parfois la famille, c’est vache…
Merci à Kutulhu (VHS)