Lost girls
Premier long-métrage d’Alan Lo Shun-Chuen, Girls in the Hood (1995) met en scène une bande de filles des rues qui vivent au jour le jour.
Joey (Emma Leung Yuen-Man) erre seule au Hong Kong Cultural Centre, lieu de rendez-vous des jeunes. Un soir, elle fait la connaissance de Brainless (Chow Oi-Ling), Black Girl (Hung Siu-Wan) et Linn (Chan Hau-Ching), une bande d’amies marginales. A travers elles, Joey découvre le monde interlope d’une jeunesse sans repère, entre drogue, sexe rémunéré et violence…
Il y a deux films dans Girls in the Hood, du moins deux traitements qui cohabitent bon gré mal gré. D’une part, le drame social qui s’intéresse à ces jeunes femmes en rupture avec la société, traité de façon intimiste. De l’autre, le film d’exploitation tendance softcore qui jouit d’une classification Cat. III, et qui dégaine tous les aspects les plus racoleurs de ce genre de production : nudité, sexe et violence. On notera par ailleurs les nombreux « bips » qui masquent les insultes et toutes remarques inappropriées. Cette dualité fait donc la force et la faiblesse de Girls in the Hood. Alan Lo ne définit jamais clairement le cœur de son film, l’enfonçant dans un entre-deux de surface. Pourtant, il s’en dégage certaines qualités. Tout d’abord les personnages, bien que parfois déroutants parviennent à devenir intéressants. On suit leurs errances, entre moments légers et ceux plus lourd, à l’image du final très « dark ». Par la suite, on soulignera les interprétations réussies des quatre actrices principales, notamment Emana Leung qui a ce quelque chose d’Ariane Koizumi. C’en est parfois troublant. L’histoire se tient bien qu’elle tombe dans l’exploit’ qui tâche. Côté réalisation, l’auteur offre un travail honnête, bien qu’encore une fois, on aurait apprécié qu’il se positionne différemment.
En définitive, Girls in the Hood est un film à retenir dans ces productions prenant pour thème la jeunesse esseulée et désœuvrée. Un témoignage qui revêt d’une certaine importance, à défaut de pleinement convaincre dans son traitement globale.
Merci à lily
Carton de fin…
Les girls ont quelque chose à nous dire…