Mûles
Dans le registre, « c’est quoi ce film ? », Robo Vampire (1988) se pose là. On sait tout ou presque de ce film d’action de série B qui semble être un mélange de plusieurs péloches. On sait surtout qu’il est mis en scène par Joe Livingstone (pas le joueur de football anglais, non), pseudonyme qu’on a souvent alloué à Godfrey Ho Jeung-Keung voire de Joseph Lai San-Lun (n’empêche c’est Nanarland qui sait). En même temps, c’est une production de la Filmark et lorsqu’on voit le nom du producteur Tomas Tang Kaak-Yan au générique, on sait à quoi s’en tenir en matière de film rafistolé et complètement nawak.
L’histoire ? Ou plutôt les histoires ? En vrac, on assiste à un sombre récit de trafic de drogue. En mission, un agent des narcotiques se fait tuer. Ce dernier est ramené à la vie en tant que robot. Mi-homme mi-machine, il tente d’alpaguer les trafiquants. Le centre des opérations ? Le Triangle d’or où d’autres policiers tentent d’aller au bout de leur enquête. Au milieu de tout ça, une jeune femme blonde enlevée, un fantôme amoureux d’un vampire, un exorciste en mode l’Île du docteur Moreau, de la dope cachée dans le bide d’un buffle…
Connu également sous les titres alternatifs que sont Robo Mercenary ou bien Zombie Vampire, Robo Vampire est de ces productions 2 en 1, le copier-coller de deux films pour une résultante toute approximative. Une façon de minimiser les coûts mais également la qualité de l’entreprise. Nous avons à faire, ici à ce qui se rapprocherait le plus de ce sous-genre qu’est la Ghost kung-fu comedy. On y retrouve des gyonshi (ici pros de l’acrobatie et des gaz d’échappement), un fat-si, un fantôme au féminin et même un vampire-garou traqué par une espèce de RoboCop du pauvre (costume d’Halloween à deux francs six sous). Un Ghost kung-fu comedy donc qui rencontrerait une de ces séries B thaïlandaise qualifiées de « nam nao » (eau croupie) par la critique locale. L’un des rôles principaux étant tenu par le grand Sorapong Chatree. Pour le reste, que dire ? Que c’est foutraque, inintéressant, le plus souvent mal joué et très peu inspiré côté réalisation. Tout à un côté à « l’arrache », sans une once de talent et avec cet espèce de faux-rythme permanent.
En conclusion, on sort de ce Robo Vampire quelque peu abasourdi. Oui, ahuri devant l’ampleur nanardesque de la chose. Consterné, on s’amusera parfois du ridicule qui, décidément ne tue pas !
PS : à consommer avec des potes, des chips, des pizzas et beaucoup de bières !
Merci à Roschi (DVD, VA)