To Live and Die in HK
Norman Law Man signait avec Walk On Fire (1988) un polar multi-facettes. Pour l’occasion, il y offrait différents tons, le drame se mélangeait alors à la romance et à l’humour.
A Macao, les inspecteurs hongkongais Li (Ray Lui Leung-Wai) et Ma Da (Kent Cheng Jak-Si) doivent escorter un malfrat (Lam Kai-Wing) jusqu’à Hong Kong pour qu’il y soit jugé. Sur la route, ils sont attaqués et leur prisonnier prend la fuite. Li le poursuit mais déclenche un incident diplomatique. De retour à Hong Kong, Li vient en aide à une indic’, Chung (Cherie Chung Cho-Hung) qui a des soucis avec un prêteur sur gage. Il tombe dans un piège organisé par Wai (Dick Wei), complice du malfrat qu’il escortait avec Ma Da. Son ami et policier, Lam Kwok Wah (Andy Lau Tak-Wah) est bien décidé à le venger…
Film policier d’action, Walk On Fire fait partie de ces productions qui se nourrissent de celles existantes, et en particulier celles qui ont eu du succès. On ne s’étonnera donc pas de voir l’auteur pasticher un procédé cinématographique qui rappellera A Better Tomorrow 2 (1987) de John Woo. Il concerne le personnage de Ray Lui en mauvaise posture et la naissance au même moment de son enfant. Cette façon de se nourrir d’autres œuvres va jusqu’à voir son intrigue se perdre (et devenir incohérente) pour pomper allégrement celle du classique de William Friedkin, To Live and Die in L.A. (1985). On notera que c’est Wong Kar-Wai au scénario (sans envie et plat). Etait-il en manque d’inspiration ou bien était-ce une volonté de son réalisateur voire producteur (Ng See-Yuen) ? Peu importe. Il n’en est pas moins que Walk On Fire, aussi généreux qu’il tente d’être manque de fond pour livrer un récit qui tienne la route. Il manque souvent de suspense et son absence d’imprévisibilité nous fait dire comment les choses vont se dérouler jusqu’à ce final ensanglanté. Manque de surprise donc, tension en demi-teinte, on prend tout de même plaisir à suivre les personnages qui sont dépeints à l’écran. On assiste juste à un énième polar tirant sur les mêmes ficelles connues, et où malheureusement les scènes d’actions ne sont pas toujours chorégraphiées au mieux, même si leur aspect « nerveux » fait plaisir.
En définitive, Walk On Fire est un polar bancal qui peine à livrer une histoire consistante. On la suit pourtant sans déplaisir et l’on accepte volontiers ce qu’elle parvient à nous proposer par moment : idée de mise en scène, photographie voire l’esquisse de certains personnages (qui aurait mérité un traitement plus abouti).
Merci à Toto14 (DVD)