Loves stories
Comédie dramatique nous plongeant dans plusieurs histoires d’amours, Passion 1995 (1995) de Clarence Ford est une comédie dramatique où punks, gangsters, monsieur Tout-le-Monde, flics et prostituée se retrouvent…
Dragon (Wong Hei), un voyou et Tina (Christy Chung Lai-Tai), jeune femme excentrique filent le parfait amour. Cette dernière mène une vie mouvementée et croise alors le chemin de Dick (Simon Yam Tat-Wah), débarqué de San Francisco. Il souhaite retrouver sa petite-amie dont il n’a plus de nouvelle. Lorsqu’il se rend à son adresse, il apprend de Gucci (Teresa Mak Ga-Kei) qu’elle n’habite plus là. Désemparé, il la recherche désespérément mais à son insu, il se retrouve impliqué dans une histoire de trafic de drogue qui touche Tina…
Passion 1995 ce sont trois histoires qui se mêlent et s’entremêlent de façon foutraque et qui offrent donc un scénario à la structure éclatée. Autant, de temps en temps, ces intrigues s’imbriquent de façon intéressantes, autant des fois on sent les facilités scénaristiques pour faire se rencontrer tout ce petit monde. Tina, sa love story, sa vie, ses emmerdes. Dick qui affronte les rapports rudes des hongkongais en recherchant inlassablement son amour. Et Gucci, prostituée à ses heures qui recherche quant à elle l’amour et semble le trouver sous les traits de Siu Wai (David Wu Dai-Wai), un policier en uniforme. Elle doit notamment faire avec Sally (Kingdom Yuen King-Tan), femme d’âge mûre haut perchée. Cette dernière recherche un mari disparu qui lui a fait perdre la tête. OK. On pourrait également parler de Brother Ba (Ben Ng Ngai-Cheung), caïd déjanté, accessoirement homosexuel qui va faire vivre un véritable enfer à certains de nos personnages.
Dans la forme, Clarence Ford emballe son Passion 1995 avec une mise en scène dynamique. Il y teste différents angles ainsi qu’une photographie (Lau Hung-Chuen) qui offre une palette variée de filtres. Il sort donc des carcans standards pour livrer une réalisation peu orthodoxe. Techniquement travaillé, plastiquement soigné. Dans le fond, si la démarche n’est pas inintéressante, il en sort une narration chaotique, souvent invraisemblable. Sachant que c’est du cinéma, le spectateur se fera conciliant et suivra à la fois amusé et consterné cette entreprise qui ne convainc pas toujours. Que dire de ce trip musical en milieu de film, pire encore avec celui en toute fin ? Ces choix interpellent. Si l’on peut s’amuser du premier, il est regrettable de voir ce long-métrage finir si ridiculement. Bref. A part ça, les prestations des acteurs, le plus souvent correctes n’échappent pas à quelques petits hors-pistes. On ne leur en tiendra pas rigueur.
Passion 1995 est production qui a le mérite de proposer quelque chose de différent, aussi bien dans sa narration que d’un point de vue esthétique. Au de-là de ses défauts, on ne boude pas son plaisir sur l’instant. Mais l’on sait aussi que ce film de Clarence Ford fait partie de ces productions qui ne s’inscriront pas dans la durée.