Drame, Ero'/Porn'

Forbidden Love (1993)

Strelitzia

Sur un scénario de l’actrice Siu Yam-Yam, égérie érotique des années 70 (notamment pour la Shaw Brothers), Forbidden Love (1993) est le fait de Lam Yi-Hung, cinéaste vétéran qui entrait de plein pied dans les années 90 comme réalisateur de Category 3, et tout particulièrement de productions dénudées.

Traumatisée durant son enfance par le suicide de sa mère, Hsin Hsin (Ruby Wong Jo-Yi) est une journaliste d’investigation pour un magazine. Elle partage une relation amoureuse avec Liang, un policier dont la collègue, Fanny (Cindy Yip Sin-Yi) est également une amie. Hsin Hsin tente de retrouver un homme se faisant passer pour un producteur de film et utilisant cette profession pour attirer de jeune femme innocente…

C’est donc à l’image de la grande majorité de sa production de l’époque, des softporns que Lam Yi-Hung enfante Forbidden Love. Formellement, l’homme est loin d’être un tâcheron. On pourrait même le qualifier d’artisan honnête. On a presque du mal à croire que c’est le même homme qui réalisait le navrant Killer Flower un an plus tôt. Il narre avec une certaine sensibilité l’existence de Hsin Hsin, parfaitement campée par Ruby Wong. On sent une femme à fleur de peau qui semble tourner en rond et qui tombera bientôt sous le charme de l’homme qu’elle « traque ». Elle le fantasme, se laisse hypnotiser lors de leur première rencontre, se tissent alors des sentiments jamais connus. L’un et l’autre découvrent l’amour avec un grand A. Un amour sensuel et torride qui connaitra un point final violent, à l’image d’une mante religieuse après copulation et que l’auteur avait prévenu par le biais de scènes métaphoriques ou de répliques, comme lorsque Liang lui propose d’acheter de quoi manger : There’re all kinds of animal dicks in market. Une ponctuation qui alertera tandis que Hsin Hsin, femme traumatisée, n’étant parvenu à se défaire de son passé révèle placidement : You want to find back your past on me ? But in you, I’ve found real love. Glaçant jusqu’à ce dernier acte malade.

Forbidden Love est un drame érotique qui souffre de sa condition, être un produit d’exploitation avec son quota de scènes de sexe, là où il offrait un portrait de femme esseulée, vivant avec un mal être que personne ne semble (vouloir) voir. Du coup, le propos passe en second plan mais pour celui ou celle qui parviendra à dépasser cet état de fait, le plaisir ne sera que plus grand. Notons au passage que Lam Yi-Hung rend hommage aux prostituées au détour d’un : Just one thing, it’s hard to be a whore. Et que dire de ces deux scènes humides cadencées par Einsamer Hirte de Gheorghe Zamfir ? Superbe !

forbidden love_peloche

Fiche du film.

Merci à Toto14 (VCD)

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