Flower revenge
Category 3 érotique, Rose Sex Killer (1992), dont l’année de production est une estimation est mise en scène par un inconnu. Aucune base de données n’avance d’identité. On y parle bien d’un Cheung Kwok-Keung comme assistant-réalisateur et chorégraphe des scènes d’actions, rien de plus. Qui sait ? N’assumant ce film de piètre qualité, il s’est sans doute caché derrière d’autres fonctions. Trêve de plaisanterie. Ce Cat. III s’inscrit comme un rape and revenge.
Une nuit alors qu’elle fait du camping avec son petit-ami, une jeune femme est violée tour à tour par quatre individus. A leur tête, on reconnait l’acteur Hak Lung (tiens, il ressemble étrangement au moine de Kung Fu CockFighter, ça peut coller, il a bourlingué du côté de Taïwan). Abandonnée par son petit-ami qui se noie dans l’alcool, elle devient hôtesse dans un night-club pour retrouver ses bourreaux d’un soir. Elle découvre que ce sont des gangsters et entreprend de s’entrainer aux maniements des armes. Une fois prête, elle les cible un à un…
S’ouvrant sur un long générique de début montrant les meilleurs moments (ou presque) du film, et ce, de façon répétitive, Rose Sex Killer n’avait plus grand-chose à offrir par la suite. Toute surprise est annihilée. Si ce n’est ce pseudo-suspense de fin, à savoir si l’héroïne va se venger de l’ensemble de ses violeurs ou non. Ce rape and revenge labellisé Category 3 semble être un direct-to-video surfant sur un sous-genre qui pullulait alors. On a tout du cahier des charges : une femme violée, une police incompétente et incrédule, la préparation de sa vengeance puis l’action qui en découle avec les difficultés qu’elle rencontre. Ici, le spectacle se déroule tranquillement entre deux scènes de douches ou de sexes. Les méchants sont vraiment méchants et elle, se transforme en tueuse implacable iconisée en une reine de la vengeance/de l’action. C’est notamment le cas lors du dénouement, où elle affiche une rose entre ses lèvres et un fusil d’assaut avec lance grenade. La séquence se déroule dans un décor naturel désertique qui rappelle le plus pauvre des post-nuke. Elle sera d’ailleurs épaulée par des sœurs d’armes qui affronteront le gang de malotrus. Bien entendu, l’ensemble est mal réalisé. Et c’est bien dommage parce qu’il y avait de l’idée. C’était également le cas de la scène de viol au début de film, entre l’imagerie d’une femme portée en sacrifice/pour le sacrifice par ses futurs violeurs, et ces derniers la surplombant après l’acte. Si l’on poussait un peu la chose, on pourrait qualifier cette mise en scène de théâtralisation wakamatsu-esque. Mais tout ceci n’empêche pas une chose de taille : le film n’est franchement pas terrible. Il est porté par un amateurisme qui le surplombe.
Rose Sex Killer est une petite production au rabais comme sa qualité inexistante. Elle est de ces raretés oubliées qui aurait dû le rester, et ne rester ainsi qu’un titre fantasmagorique.
A noter que le film visionné était sans sous-titres. Ils manquent pour la compréhension de certains éléments attenants aux personnages. Mais à part ça, c’est du convenu. On imagine donc les répliques mille fois entendues ailleurs se répéter ici.
A noter également qu’on retrouve l’acteur-scénariste-réalisateur-producteur Lau Siu-Gwan, accoutumé à ce genre de production dans un petit rôle de policier.
Merci à hyflly