Dirty Tom
Connu en France sous le titre La Justice d’un flic, la seconde œuvre cinématographique de Ronny Yu Yan-Tai The Saviour (aka Savior, 1980) est un thriller policier. Elle nous entraine sur une enquête où des prostituées sont retrouvées mortes, tuées par un psychopathe usant d’un couteau. Le rôle principal campé par l’acteur Pai Ying semble grandement inspiré par celui de l’Inspecteur Harry. En effet, on retrouve certaines caractéristiques qui composent le policier fictif états-unien. Il est fort, brutal et à un sens de la justice qui se veut expéditif.
Alors qu’une troisième prostituée est retrouvée assassinée, l’inspecteur Tom de la brigade des homicides est dépêché par son supérieur pour mettre fin au carnage. Ce dernier devra faire équipe avec un nouveau partenaire (Kent Cheng Jak-Si) puisque les précédents ne sont plus de ce monde pour l’épaulé, ou paralysé. Il ne tarde pas à faire la connaissance de l’amie (Gigi Wong Suk-Yee) de l’une des victimes avec laquelle il tisse des liens. Bientôt, il traque la piste d’un jeune homme, Paul (Cheung Kwok-Keung), fils d’un riche homme d’affaire ayant des liens avec la pègre, tout en consacrant du temps à un jeune orphelin…
Sur une idée de Ronny Yu, écrit par Alfred Cheung Kin-Ting et produit par Teddy Robin Kwan (également compositeur), The Saviour est un polar rondement mené. Cette enquête policière qui se laisse de rare temps-mort nous agrippe par son intrigue prenante, fluide, simple et bien ciselée. On s’accroche à cet inspecteur sans que l’on voie le temps passer. Un inspecteur au grand cœur qui n’hésite pas une seconde lorsqu’il s’agit de tailler en pièce les criminels. On y découvre une relation père/fils avec un jeune garçon vivant dans un orphelinat et celle (jeu de la romance) avec une jeune femme en filigrane qui dessinent le caractère de ce personnage principal que l’on suit à l’écran. Il se révèle très vite touchant et on vient, tout aussi vite à prendre son parti, bien qu’il soit un cliché sur patte. On n’évite pas la caricature du flic casse-cou, habillé de son attirail et s’époumonant dans des courses-poursuites tout droit sorties d’un cahier des charges poussiéreux. Une caricature de flic donc qui se retrouve jusque dans le duo atypique qu’il forme avec son partenaire, ou lorsque la « classe » rencontre le lourdaud. Mais au-delà de ça, ce duo fonctionne, notamment en évitant l’humour grossier. Au-delà de ces aspects rabâchés d’un film à l’autre, The Saviour parvient à capter notre attention et développe un récit autour de l’assassin qui renforce le suspense. Le passé du tueur nous est montré par le biais d’un flash-back dans lequel son traumatisme trouve sa source. Tout du long, il y a un soin apporté à la mise en scène et à la photographie. Les acteurs donnent le meilleur d’eux-mêmes à travers des prestations justes. L’ensemble est par ailleurs rythmé par un montage dynamique. Tout est mis en œuvre pour assurer un spectacle entre action, morts violentes, sang répandu et corps dénudés.
The Saviour est un polar efficace qui dénote d’influences du film noir états-unien, et auxquelles l’ambiance hongkongaise colle parfaitement, ruelles obscures et individus sordides. Ronny Yu va à l’essentiel pour nous offrir un moment de cinéma inspiré.
Merci à Faringo (DVD)
Un bon petit souvenir. Pai Ying au top!
Un super acteur qui offre une très bonne prestation. Très bon aussi Cheung Kwok-keung dans son rôle de psycho. Et que dire de Gigi Wong ? Merveilleuse !
Tiens, sais-tu quel acteur donne la réplique à Patricia Chong (en caméo) ? Je me rend compte que j’ai zappé mes deux-trois lignes dans mon texte, au sujet d’un tournage de film dans le film qui ralenti par ailleurs le personnage de Kent Cheng en voiture.
Euh là! Plus aucun souvenirs… Faudrait que je revisionne pour voir…