Drame, Epouvante/Horreur, Ero'/Porn'

The Unpublicizable File (1993)

Pork ? Or man’s ? *

Ma Siu-Wai signait avec The Unpublicizable File (1993) son dernier et cinquième film (sous réserve, faute de date de sortie officielle). La même année, il nous gratifiait d’un Don’t Call Me Gigolo (son avant-dernier et quatrième ?) avec l’acteur Stuart Ong, sortie en février. Deux titres, deux Category 3, deux films hongkongais qu’il mettait en scène après une courte carrière à Taïwan avant de disparaitre de l’industrie cinématographique. Cette année-là, Herman Yau Lai-To réalisait The Untold Story, un film qui a ici son importance puisque les deux œuvres se rapprochent grandement en s’inspirant d’une même histoire vraie.

Liang est un cuisinier boiteux, solitaire et violent accro aux jeux. Il doit bientôt de l’argent à Kao, un malfrat qui a la particularité d’être impuissant. Ce dernier possède un bordel où il détient de force des prostituées qu’il a rendu dépendantes aux drogues. Celles qui tentent de s’enfuir sont assassinées par ses hommes de mains. De son côté, la police ne tarde pas à découvrir le cadavre d’une prostituée et ouvre une enquête. Parallèlement, Liang s’enfonce dans une spirale meurtrière et fait disparaitre les corps dans ses cuisines…

Category 3 à tendance horrifique, érotique et policière, The Unpublicizable File nous entraine dans les dédales obscurs de l’être humain. « Dédales obscurs » qu’emprunte son scénario qui s’avère mal orchestré. Ma Siu-Wai emboite, non sans mal trois intrigues distinctes qui s’entrecroisent et qu’il tente de faire cohabiter pour livrer un film plus ou moins cohérent. Le résultat est des plus mitigé. Nous baignons justement entre incohérences et facilités scénaristiques que sa mise en scène masque par moment. Mais aussi surprenant que cela puisse paraitre, on ne s’ennui pas particulièrement. On s’amuse même et se délecte de certains moments plus que douteux. Des moments que peuvent offrir Liang, le cuisinier et Kao, le caïd épaulé de ses hommes de mains. Le cinéaste nous montre le sadisme de ses personnages par la violence qui les habite. Il ne recule devant rien jusqu’à nous montrer un infanticide. A noter entre parenthèse que Ma Siu-Wai semble véritablement apprécier les éclaboussures de sang tant il en recouvre ses personnages. Le gros plan permanent sur les visages aspergés de sang en devient un gimmick visuel gore. Sans ça, il traite The Unpublicizable File de façon sérieuse bien que certaines scènes prêtent à sourire par leur ridicule. Au-delà de cette violence le plus souvent montré en off, il s’y glisse quelques scènes de sexe softporn dans lesquelles se montre notamment l’actrice Fan Oi-Git. Elle y interprète le rôle de  la petite-amie du caïd, définition même de l’infidélité. Si l’enquête policière est anecdotique et n’est justifiée que par la présence d’un personnage comme Liang, et si l’intrigue attrait aux proxénètes est mal exploitée, le véritable intérêt est à chercher dans le récit horrifique de l’œuvre. Il n’est pas sans rappeler celui de The Untold Story de Herman Yau. Les personnages principaux ayant une profession en commun et des plats… gastronomiques qu’on pourraient qualifier de particuliers. Si les deux films s’inspirent du fait divers qui prit place à Macao en 1985, il est intéressant de voir que ce film-ci tomba dans un certain oubli. A contrario, celui de Herman Yau gagna un statut « culte » et permis à son acteur principal, Anthony Wong Chau-Sang de remporter le prix du Meilleur acteur masculin aux 13ème HK Film Award.

The Unpublicizable File est un Category 3 qui se tient, à défaut de réellement marquer les esprits. Et pourtant, il y avait de quoi. Il est agrémenté de séquences qui retiennent l’attention de bien jolie façon. Il y manque sans doute une structure avec des bases fortes. Globalement, l’ensemble manque cruellement d’ambition et montre très vite ses limites.

On notera que la tronche William Ho Ka-Kui tient ici le rôle d’un chef policier. Ce dernier est logé dans des locaux en carton pâte censé être à nos yeux un commissariat, commissariat habillé du drapeau de la Grande Bretagne pour faire illusion. C’est ce que l’on doit appeler l’économie de moyen.

Sinon, il semblerait que l’acteur Lau Siu-Ming endosse le rôle du restaurateur, patron de Liang. Il n’est pas répertorié par les sites de base de données.

*Réplique de Liang, pour lui-même devant ses saucisses de viandes…

the unpublicizable file_peloche

Fiche du film.

Merci à tomastang (VHS)

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