Lord of crime
S’il existe une publicité autour de ce film de gangster, c’est le fait que Law Don (1979) soit l’un des premiers rôles au cinéma de Simon Yam Tat-Wah. Le jeune acteur est alors un mannequin connu qui campe quelques rôles dans des séries TV. Law Don c’est aussi et surtout une production cinématographique signé par la société The Wing-Scope. Elle a été fondée en 1977 par l’acteur Alan Tang Kwong-Wing. Ce dernier se met ici en scène tout en s’offrant également une casquette de réalisateur. Il partage la mise en scène avec Stanley Siu Wing, artisan lambda du cinéma qui s’illustra notamment avec The Discharged (1977), une co-réalisation produite déjà par la Wing-Scope avec Alan Tang devant et derrière la caméra. Avec Law Don, l’acteur emblématique chinois s’offre l’un de ses premiers rôles de gangsters chevaleresque à la droiture infaillible qui le caractérisera par la suite. Il y campe Ying qui remplace son père à la tête de la famille. On assiste d’ailleurs à une intronisation avec une partie du rituel des membres des triades. Ying gère les affaires avec rectitude en étant à la fois juste et sans pitié. Il parvient à soumettre ses ennemis avec dextérité mais bientôt, ses deux jeunes frères qui se sentent lésés lui posent problème…
Law Don n’a pas grand intérêt si ce n’est pour les choses énoncées plus haut. Ce film de triade dont on ne cite jamais le nom est de nature classique, aussi bien dans sa construction narrative qu’esthétique. Bien que le film veuille coller à un aspect réaliste (voir la scène du début), il nous montre la gentille organisation criminelle face aux autres gangs sans scrupules ainsi que les accointances avec la police. Ici, on gagne son argent avec le jeu et les établissements de nuit, rien d’autre. Ici, le comportement est loyal et respectueux à côté de ceux qui n’ont aucun principe. Ici encore, notre protagoniste principal est un véritable prince du crime bien sous tout rapport et qui se fera trahir. Il reviendra alors se venger et ainsi faire comprendre aux impies de son pouvoir ce qui l’en coûte. L’ensemble est plat et il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent. Il y a une longue exposition du parcours « criminel » tenu par le personnage de Alex Tang. Une longue exposition qui offre de longue scène de parlotte qui nous montre ô combien il est supérieur à ses rivaux. On soulignera des combats de kung-fu entre malfrats dans la tradition des films d’arts martiaux. Ils s’agrémentent de temps à autres d’armes blanches comme le catana. Là aussi, pas grand-chose pour nous faire briller les yeux tant ils manquent de tension. Les affrontements sont peu nombreux, vite expédiés et chorégraphiés avec le minimum syndical. L’acte final nous réserve un crescendo qui tranche avec la rigueur mollassonne dont faisait preuve jusqu’ici Law Don. Un action crescendo qui ne nous fera pas pour autant monter aux rideaux. Il s’y succède la vengeance implacable de Ying qui termine sur une note sombre, sauvant ainsi une certaine morale sociétale face à l’univers criminel. Une morale qui s’écrit et ne se montre pas. On l’aura compris, le but de cette œuvre étant de glorifier et créer un fantasme d’une certaine frange « juste » de la criminalité.
Law Don est un film de triade sans saveur qui évite de montrer le visage trop obscur des criminels. On y voit le clinquant et la réussite en affaire (vue de surface). On y retrouve les éternels scènes de chantage, de trahison et de gambling. On y voit également une scène furtive de sexe dénudé. Pour le reste…
Notons un petit élément. Dans ce film de gangster, on ne parle jamais de gang ou de membre (comme j’en fais référence plus haut). Ces derniers dans la traduction anglo-saxonne des sous-titres sont nommés « student » au lieu et place de soldat. Il y a un rapport de maître à élève tout du long, référence historique des membres de triade. Voir (ou entendre) les propos tenu par Ying qui se réfère aux ancêtres (ou encore aux 108 héros du Mont Liang). Là encore, on offre un visage positif et légitime par extension en cassant une image de « simple délinquant ». Ou ! C’est sans doute une question de censure, ne pas nommer pour ne pas se faire interdire par les censeurs.
Merci à Toto14 (VHS)
Simon Yam Tat-Wah dans l’un de ses premiers rôles au cinéma.
Oh oui c’était mou mou mou! M’était bien fait chié! ^^
Dommage, car ça aurait pu le faire…
roh faut que j’arrête les fautes moi… ^^
OMFG la tête de Simon Yam lol
Il est clair que l’ennui pointe souvent. Un peu à l’image des prod’ d’exploit’ SB 70’s dont Martin me causait sur le billet « The Foxy Ladies ».
(C’est à moi que tu parles de faute ? Certaines de mes prof’ de français s’en retourneraient si elles voyaient mon niveau actuel ^^)
Quant à la tronche de Simon Yam jeunot ! Que dire ? Si ce n’est que je le préfère avec de la bouteille. 😉
Simon a commencé 3 ans avant! Monsieur, veuillez revoir vos fiches :p
http://hkmdb.com/db/people/portraits.mhtml?id=4362&display_set=eng
Les premieres co-real de Alan Tang ont super mal vieilli, c’est assez ringard et figé mais si ça garde un aspect historique interressant pour celui qui voudra creuser l’évolution du film de triade (The Discharged était moins naze il semble),
ah oui, les remerciement sont erronés aussi :p
Trois choses !
La première concerne les débuts au cinéma de Simon Yam. Es-tu sûr que ce n’est pas un téléfilm « The Spiritual Boxer » ? J’ai fait des petites recherches et toutes semblent dire que « Law Don » est son premier film-cinéma. Il n’empêche que je prends avec sérieux ton interpellation Martin et je vais tenter d’éclaircir tout ça.
La deuxième concerne effectivement « l’aspect historique » des films d’Alan Tang de cette époque sur « l’évolution du film de triade ». Il est clair qu’ils ont leur importance puisqu’il tente de décrire ce monde interlope par un regard réaliste. Même si ça reste gentillet, super lisse, il participe grandement à construire ce sous-genre (devenu genre à part).
La troisième concerne mes remerciements et ici même mes excuses. J’ai louché et confondu de ligne. Je le remercierai en temps et en heure. Enfin surtout lorsque je verrais « Hiroshima 28 ». 😉
Cher Monsieur,
Vos recherches me semblent peu fructueuses puisqu’il s’agit du film de Liu Chia Liang sorti chez la SB (le site de reference cinemasie le liste aussi). Mr Yam a d’ailleurs fait deux autres films avant Law Don (voir Hkmdb, la reference cinemasie étant ce coup çi à la masse). Mr Yam a surement tourné à la TV avant, voir sa participation aux CID de Patrick Tam (bientot programmé à Paris Cinema grace à l’illustre Mr D.)
Cordialement
Monsieur,
Le Hong Kong Movie Video Club a pris en considération vos informations. Et de ce fait, un EDIT « d’attente » au billet concerné sera réalisé après l’envoi de ce commentaire.
Pour info’, j’ai pour source HKMDB mais pourtant il m’arrive de remettre en cause certaines données acquises. Même les meilleurs sources ont parfois des lacunes. Mon chinois doit en être la cause. Sans doute que « Law Don » est le premier film de Simon Yam dans lequel il a des répliques, reste à confirmer, simple hypothèse au fait que ce film revienne si souvent dans les conversations. Il n’empêche que le propriétaire des lieux (moi-même) poursuivra ses recherches (même si elles sont par avance vaines).
Salutations distinguées
I.D.